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La préfecture de Quimper assiégée samedi dernier.
- Chronique -
Macron : Emprunter et payer pour éviter de partager le pouvoir
Emmanuel Macron fait comme en 1968 lors des accords de Grenelle, et comme à chaque fois depuis que la Ve République a été menacée depuis 60 ans: payer
Par Philippe Argouarch pour ABP le 11/12/18 19:13

Face aux demandes des Gilets jaunes qui dépassent de loin la suspension de nouvelles taxes sur les carburants ou la CSG pour les retraités, Emmanuel Macron fait comme en 1968 lors des accords de Grenelle, et comme à chaque fois depuis, lorsque la Ve République est menacée : payer. Payer pour avoir la paix sociale en empruntant aux banques et aux monarchies du Golfe. On en est à 2300 milliards de dette publique avec 50 milliards à payer tous les ans juste pour les intérêts.

La première (raison des Gilets Jaunes ) tient à la désertification de pans entiers du territoire national, mal desservis par les transports publics, pauvres en médecins, éloignés des hôpitaux, des centres commerciaux et de l’offre culturelle ou festive, ce qui rend l’usage de la voiture indispensable, voire vital. Ce déséquilibre entre les villes et l’arrière-pays (mot qui en dit long sur l’arriération où on le tient) trouve sa source dans l’extrême centralisation du pouvoir sur Paris, fatale à terme pour la cohésion d’un pays aussi vaste. __Journal Suisse Le Temps (voir le site)

Il s'agit d'éviter de partager le pouvoir que la république confère à l'exécutif, sans parler d'une majorité parlementaire acquise via un système non démocratique. Sans parler des hauts-fonctionnaires de Bercy payés 300K par an et toute la clique jacobine installée en Ile-de-France adepte du racket fiscal.

En Suisse, la notion de province n’existe pas, le provincialisme non plus, parce que le territoire est découpé en entités autonomes, chacune levant l’impôt et veillant donc au bien-être de sa population. Dans une certaine mesure, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie ou la Belgique sont également construites sur ce modèle. Dès les années 1980, la France a entrepris d’apporter des corrections à cet état de fait mais sans y associer l’autonomie fiscale qui leur aurait donné du sens. En outre, à peine arrivé au pouvoir, Emmanuel Macron a privé les collectivités territoriales de la taxe d’habitation et leur a imposé des programmes d’économies que l’Etat central, lui, ne semble pas adopter. __Journal Suisse Le Temps (voir le site)

La 6e république en marche

En payant, Emmanuel Macron évite d'avoir à changer les institutions car la majorité des Gilets jaunes veut une véritable démocratie, girondine, décentralisée, représentative, sans cumul de mandats. Cette 6e république devra être dotée d'une Assemblée nationale élue avec un minimum de proportionnelle (certains proposent de suivre le système allemand) et avec des députés élus pour deux ans seulement et limités à 3 mandats (c'est à dire le système américain) mais un parlement doté véritablement de l'initiative des lois. Les votes blancs devront être comptabilisés lors des élections et les dates de ces élections devront être fixées sans aucune interférences possibles de la part de l'exécutif.

Cette nouvelle république devra de plus donner un pouvoir de contrôle aux citoyens via trois contre-pouvoirs: le consentement à l'impôt, des référendums d'initiatives populaires, et le droit de rappel.

logo Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Vos 3 commentaires
Jacques Le Mercredi 12 décembre 2018 17:57
@Philippe,
Bien d'accord avec vous.
Je suis allé sur les ronds points.
Les problèmes c'est que les GJ bretons n'expriment pas spontanément le besoin de décentralisation et de restitution au peuple d'une partie du pouvoir SURTOUT si le peuple en question se décline sous la forme du mot ''breton''...
Idem, la désertification médicale est peu évoquée, elle atteint pourtant des extrêmes notamment en Finistère...
Sur ce sujet, la population vit complétement déconnectée/prisonnière du mythe Républicain...
Il y a quelque chose de malsain dans notre relation à nous-même...
Néanmoins, mes propos sont à modérer car en discutant avec les gens j'ai noté qu'il existe une réelle conscience et volonté d'avancer sur ces sujets et d'avancer au niveau de la Bretagne... mais l'autocensure domine... On n'ose pas, on a presque honte de penser ce que l'on pense... On regarde les autres personnes et puis on s'éloigne physiquement du débat...
Il est temps qu'en Bretagne nous prenons conscience de ce phénomène...
Et cela d'autant qu'il me semble que les Bretons ne sont plus très loin d'accepter de libérer leur parole pour exprimer la société que nous voulons en Bretagne pour nous-même...!
A ce titre : j'ai noté que le débat sur l'immigration imposée avait évolué. Les gens commencent à s'autoriser à un autre discours en rejetant les accusations de racisme et de haine de l'autre... allant même jusqu'à des parallèles entre le droit à vivre et travailler en Afrique pour les Africains et le droit à vivre et travailler en Bretagne pour les Bretons... c'est à dire : le droit à ne PAS migrer et le droit de chacun à conserver ses traditions et sa culture...! Selon la compréhension que la migration détruit la société africaine autant qu'elle détruit la société européenne/bretonne...
J'ai été surpris de ce dernier point d'autant qu'il est tabou chez nos politiciens nationalistes bretons...!
A l'évidence, le chemin est encore long pour que le peuple s'autorise à penser en terme de restitution du pouvoir, du droit à décider par lui-même (surtout si le ''lui-même'' se nomme ''Bretagne'')... Mais, il y a comme un début de quelque chose...
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Alain E. VALLÉE Le Mercredi 12 décembre 2018 23:17
Félicitations à la Journaliste - photographe Pauline HOURELLOU pour cette photo. Elle montre bien que si l'on changeait quelques détails du dispositif en place aujourd'hui, il n'y aurait pas de grande différence par rapport à la situation décrivant les relations gouvernement / peuple, par exemple, au Moyen Age.
Le premier apparaît lointain et dominant, bien protégé par des hommes armés derrière une haute protection.
Le second est au niveau du sol manifestement jeune, Breton, non armé et sans protection.
La démocratie et le bon sens ne sauraient se satisfaire d'une coupure si radicale entre le peuple souverain et le représentant du gouvernement. Certes, la violence doit être réprimée. Mais elle surgit lorsque le dialogue est soit impossible, soit rompu. Ce n'est qu'une photo mais elle montre que le représentant du gouvernement a comme peur des gens ordinaires.
AV
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Pierre Robes Le Jeudi 13 décembre 2018 13:15
Emprunter c'est faire payer, aux futurs citoyens, l'addition du présent menu de La République. La Bretagne ayant indiqué qu'elle n'acceptait pas les dettes françaises, elle est cependant obligée de les subir, vu qu'elle a des élus incompétents (pour leur majorité)
Ailleurs on agit autrement, par exemple en Suisse, c'est le gouvernement du peuple par le peuple :
depuis 1798 : 135 années de votations en suisse dont :
10 votations (consultations référendaires) en suisse uniquement en 2018 :
en mars,
- sur le régime financier,
- sur la suppression redevance radio/TV
juin :
- sur la monnaie
- sur les jeux d'argent
septembre :
- sur les voix cyclables
- les aliments équitables
- souveraineté alimentaire
novembre :
- dignité des animaux
- autodétermination (le droit suisse contre le droit étranger)
- sur le droit des assurances
Et en France la dernière votation date de 2005, il y a 13 ans et le sénat des bourgeois de Paris, l'a annulée en votant contre la décision des peuples de l'Hexagone. Et l'on parle de démocratie en France ?
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