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Nantes le 25 novembre projection de 'L'hôpital de Savenay : 1917-1919'
Ce film relate le rôle de l'hôpital de Savenay. Au 30 juin 1917, les premiers médecins et personnels américains arrivent à Savenay pour y aménager un hôpital seul habilité pour le rapatriement des malades et blessés américains du front. Des images d’archives inédites illustrent cette histoire méconnue.
Par Maryvonne Cadiou pour ABP le 3/11/18 18:34
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Affiche ABP.

- (voir le site) de la Cinémathèque de Bretagne, page de la projection.

En 1917, l’hôpital américain de Savenay était le seul hôpital habilité pour le rapatriement des malades et blessés américains du front. Jusqu’au 13 juillet 1919, plus de 90.000 y seront soignés. Des images d’archives inédites illustrent cette histoire.

À 15 h, dans le cadre du Cycle Guerre 14-18, entrée libre.

Aux Archives Départementales de Loire-Atlantique

6, rue de Bouillé 44300 Nantes

Contacts archives.culturel [at] loire-atlantique.fr et 02 51 72 93 20

(voir le site) des ADLA.

Documentaire

Un documentaire de Philippe Halgand, de 2016, durée 1 h 40.

Ce film relate le rôle de l'hôpital de Savenay. À sa construction en 1912, le bâtiment abrite l'École Normale (au 17 rue Joseph Malègue) avant d'être transformé pour les besoins de l'armée américaine.

Devenu la Base Hôpital n° 8, il accueillit jusqu'à 25.000 blessés américains pendant la Première Guerre mondiale.

Au 30 juin 1917, les premiers médecins et personnels américains arrivent à Savenay pour y aménager un hôpital seul habilité pour le rapatriement des malades et blessés américains du front. Jusqu’au 13 juillet 1919, plus de 90.000 y seront soignés. Des images d’archives inédites illustrent cette histoire méconnue.

La projection, organisée par "Les Amis de l'histoire de Savenay" et l'Association d'Histoire du Lycée de Savenay, sera suivie d'une conférence donnée par Odette et Paul Guibert et Hélène Halgand.

Savenay n'avait pas attendu 2018 pour se remémorer la guerre de 14-18

- (voir le site) . En effet, en novembre 2016 déjà la ville proposa une exposition, une conférence, et la projection d'un film sur l’hôpital américain. Celui-là même qui sera projeté à Nantes (aux ADLA) le 25 novembre.

Qui sont Odette et Paul Guibert ?

- (voir le site) de l'Association d'Histoire du Lycée de Savenay. Portrait de Savenaisiens, deux enseignants à la retraite.

Tous deux ont été à l’époque de l’École normale de Savenay, maîtres formateurs pendant près d’une trentaine d’années au sein de l’établissement que l’on appelait alors l’École d’application dénommée par la suite école Robert Desnos. Paul après avoir été conseiller pédagogique à Nantes en assura la direction jusqu’à la fin de sa carrière.

- (voir le site) de l'AHLS d'où nous copions ce qui sera sans doute le contenu de leur conférence pour les lecteurs qui ne pourront y assister.

1917-1919 : l’Amérique soignait ses blessés à l’École normale de Savenay.

Dès le 30 juin 1917, les Sammies installent un hôpital à Savenay. Selon les historiens qui ont fait parler les archives, 90.000 soldats blessés ou malades y ont séjourné. Trois questions à Paul et Odette Guibert, historiens locaux (1) :

Pourquoi les Américains ont-ils choisi Savenay pour implanter leur hôpital ?

Des rencontres entre les autorités américaines et françaises ont lieu lors de l’entrée en guerre des États-Unis pour déterminer les lieux de débarquement et d’implantation des troupes. Le maire de Savenay, François Texier, expose des arguments déterminants : Savenay est en liaison directe par le train et la route avec Saint-Nazaire, Nantes, Paris et Brest. Un établissement neuf, l’École normale d’instituteurs, pourvu du confort moderne (service d’eau, douches, électricité, et téléphone) accueille depuis 1914 un hôpital militaire français de 300 lits.

Un immense ensemble d’hôpitaux s’installe à Savenay, appelé Base Hospital 8, puis Base Hospital 69. Un important centre de convalescence de 5.200 lits accueille ceux qui pourront retourner au combat.

L’hôpital américain, dirigé par un jeune médecin de 32 ans, le colonel Wibb E. Cooper, est le seul établissement à trier les blessés et malades et à décider de leur rapatriement, de 1917 à 1919.

Qu’y soigne-t-on ?

Les maladies contagieuses (tuberculose, diphtérie, typhoïde, oreillons, grippe et autres), les maladies vénériennes, les brûlures internes et externes des gazés. De nombreux dentistes pratiquent des opérations maxillo-faciales. Mais surtout, Savenay reçoit, dans un important service d’orthopédie (2), des blessés à rééduquer, réopérer ou amputer. Après l’armistice de novembre 1918, 72 chirurgiens orthopédistes exercent à Savenay. Environ 3.000 soldats y ont été amputés.

Un hôpital neuropsychiatrique accueille les névrosés de guerre, malades mentaux, blessés du système nerveux. Environ 90.000 blessés et malades sont passés par Savenay. Même les habitants du canton sont soignés dans la partie hôpital civil, au couvent des Cordeliers. Les médecins se déplaçaient à domicile gratuitement. Les habitants étaient également conviés aux différentes manifestations et animations (cinéma, théâtre, sports, cabaret, et jazz-band).

Quelles infrastructures nouvelles sont-elles nécessaires ?

Les locaux et les infrastructures s’avèrent de suite insuffisants. Un immense chantier s’ouvre dès l’été 1917.

734 hectares sont réquisitionnés dans la commune pour les besoins de l’hôpital et plus de 200 dans les communes voisines. De 300 lits, la capacité d’accueil passe rapidement à 500, et à 25.000 lits en 1919.

Un important barrage va être édifié en quatre mois pour satisfaire les énormes besoins en eau, un château d’eau en forme de moulin sans ailes sera alors construit. Ces éléments subsistent. Les historiens s’accordent à dire que 14.000 à 16.000 lits ont été occupés à Savenay qui compte alors environ 3.000 habitants dont 2.000 en ville contre 20.000 personnes d’origine étrangère.

Notes

(1) Membre de l’Association d’histoire du lycée de Savenay (AHLS), ce couple de retraités, passionné d’histoire a d’abord collaboré à une exposition sur l’histoire des établissements scolaires de Savenay, devenus lycée Jacques Prévert. Il y retraçaient brièvement la parenthèse américaine (1917-1919). Un membre de l’association s’est passionné pour la recherche de documents d’archives américains. Ils s’y sont associés en classant, traduisant et croisant ces sources, inexplorées jusqu’en 2008.

(2) Dans ce service d'orthopédie figurait un grand chirurgien orthopédiste américain H. Winnett Orr (1877-1956) dont vous apprendrez ailleurs comment il est devenu fan d'Anne de Bretagne, rien qu'en allant voir le tombeau de ses parents dans la cathédrale de Nantes... Il a même fait la première conférence sur Anne de Bretagne aux États-Unis, en 1941, et a publié en 1944 un livre sur elle ! On trouve sa page sur le wiki anglais : (voir le site)

Correspondante ABP depuis février 2007.
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