Cette photo est tout un symbole.
D'un côté, un homme âgé, Periko Solabarria, un prêtre ouvrier, emprisonné sous Franco pour avoir revendiqué une église des pauvres au sein de laquelle les cultures minorisées auraient leur place.
Par la suite, il fut élu député d'Herri Batasuna ("unité populaire", coalition pour l'indépendance et le socialisme) au parlement espagnol. Néanmoins, sa formation politique ayant décider de boycotter les institutions espagnoles, il continua à travailler 8 heures par jour dans le bâtiment.
En 2013, à la création de l'organisation de jeunes indépendantistes, socialistes et féministes Ernai, il lança à 8 000 jeunes exaltés: "S'ils ne vous laissent pas rêver, ne les laissez pas dormir tranquille".
A droite de la photo, Alfredo Remirez alias "Erreharria" ("brûler la pierre"): militant du mouvement populaire et photographe freelance, il est connu pour son activisme sur les réseaux sociaux. Un jeune militant basque précise : " Il fut une première fois arrêté puis jugé pour apologie du terrorisme sur twitter. Ayant été condamné à une peine inférieure à deux ans de prison, il ne fut pas incarcéré. Néanmoins, il a été dernièrement jugé de nouveau pour d'autres faits d'apologie du terrorisme, à cause d'une photo d'un prisonnier politique basque brandie à l'ouverture des fêtes de sa ville en 2005. Etant donné qu'il était déjà condamné et que sa peine cumulée excédait les deux ans de prison, il a été incarcéré samedi dernier à la prison de Basauri pour un an de détention."
Résistant d'hier, résistant d'aujourd'hui : quand les Basques luttent aussi pour une plus grande démocratie, pour plus de droits humains, ils font aussi face à la même répression que les Catalans. Or, les Basques construisent aussi des modes de société alternatifs, plus soucieux du travail collectif et de l'égalité des sexes, avec une école en basque extrêmement efficace, une monnaie qui se porte bien, l'eusko, et des festivals de musique qui feraient pâlir les Vieilles Charrues, mais on n'en parle pas, chuttt, les Basques, vous savez, ... ce sont des nationalistes !