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Une nouvelle sécheresse menace-t-elle la Bretagne ?
Le plus inquiétant c'est que les prévisions météorologiques de Météo France pour la Bretagne pour les 15 jours qui viennent, qui sont bien sûr à prendre avec précaution, ne prévoient pas de pluie...
Par Philippe Argouarch pour ABP le 15/04/17 6:48

Il est difficile de nier un certain dérèglement climatique en Bretagne. L'hiver 2014 a été le plus pluvieux depuis 1950. De fin 2013 au printemps 2014, la Bretagne a subi une douzaine de tempêtes faisant reculer les côtes dans certains endroits de 25 m. Une douzaine de bourrasques à 160 km/h ont été observées dans le Finistère lors de la tempête du 25 février 2017. Certes les tempêtes sont la norme en hiver en Bretagne mais depuis septembre 2015, les tempêtes se sont faites rares. On est passé d'un extrême à l'autre. L'hiver 2016 a été sec avec une pluviométrie à 60 % de la norme.

Depuis la violente tempête de fin février 2017, la pluie s'est faite à nouveau rare en Bretagne. Les agriculteurs, déjà mal en point au vu des cours du lait, du porc ou des légumineuses, sont inquiets. Dans un communiqué du 14 avril 2017, la préfecture d'Ille-et-Vilaine annonce que les niveaux des rivières, des réservoirs et des nappes phréatiques sont en-dessous de la norme habituelle.

La préfecture d'Ille-et-Vilaine interdit jusqu'à nouvel ordre :

- l’arrosage des pelouses publiques ou privées et des terrains de sports (stades, golf…) entre 8 h et 20 h ;

- l’irrigation agricole sauf pour les cultures spéciales (légumes de plein champ, horticulture, serre, vergers, petits vergers) entre 11 h et 18 h, quelle que soit l’origine de l’eau, et pour les autres types de cultures entre 11 h et 18 h uniquement à partir de retenues collinaires à remplissage hivernal ou par ruissellement d’eaux de pluie ;

- le lavage des voitures, sauf dans les stations professionnelles équipées de système à haute pression ou de recyclage ;

- le nettoyage des façades et toitures, sauf pour les professionnels équipés de lances à haute pression ;

- les fontaines publiques ne disposant pas d’un circuit fermé d’eau ;

- le remplissage des piscines et des plans d’eau ;

- la vidange des plans d'eau ;

- les manoeuvres des vannages sur les cours d’eau ;

- le lavage de la voirie ;

- le fonctionnement des fontaines publiques qui ne disposent pas d'un circuit fermé pour l'eau.

Le plus inquiétant c'est que les prévisions météorologiques de Météo France pour la Bretagne, pour les 15 jours qui viennent, qui sont bien sûr à prendre avec précaution, ne prévoient pas de pluie. Certes une dépression atlantique traverse la Bretagne aujourd'hui mais les pluies sont attendues en Normandie !

Voir aussi sur le même sujet :
logo Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Vos 3 commentaires
Bernard Cano Le Dimanche 16 avril 2017 13:18
Je travaille dans les productions végétales en Bretagne depuis trente ans. Toutes l'agriculture , j'entends par là le modéle dominant
qui a été imposé aux agriculteurs bretons, a été pensé par rapport à une climatologie qui évolue de façon perceptible et déstabilisante au travers d'importantes variations climatiques qui doivent nous conduire à repenser le sens de nos modes de productions et les moyens mis en oeuvre.
Nous développons depuis deux ans avec des entreprises et des agriculteurs la betterave sucrière biologique en Bretagne dans le
but de la transformer dans une sucrerie spécialisée que nous projetons de rendre opérationnelle d'ici 2020 dans la région de Pontivy.
Le projet Breizh Sukr est anticipateur de nombreux points de vues. Pour le simple aspect climatique la betterave est une plante résistante à la
sécheresse. Elle est capable de rester dans un état végétatif du 15 juillet au 15 aout pendant les gros coups de chaleur pour reprendre sa croissance jusqu' à la mi-novembre et assurer sa richesse en sucre et un rendement élevé. Nos essais sur l'ensemble de la Bretagne visent encore à démontrer qu'elle atteindra un rendement de 60 à 80 tonnes soit une production de 10/12 tonnes de sucre hectare sans parler des
co-produits que sont la mélasse dont on extrait de nombreuses molécules et la pulpe destinée aux élevages de bovins laitiers en fort développement en remplacement du mais justement gros consommateur en eau. L'agriculture biologique offre contrairement au modéle intensif la possiblité d'envisager une très grandes diversité de cultures qui constituent des combinaisons et des alternatives face aux évolutions climatiques. Concrétement, un producteur de végétaux en bio peut envisager de produire plus de douze types de cultures différentes quand dans le système conventionnel la palette de choix ne dépasse pas quatre à cinq cultures..Pour conclure sur la betterave sucrière, il faut savoir que jusque dans les années 70 la betterave de type fourrager a été cultivée partout en Bretagne et en Europe et assurait une grande autonomie aux éleveurs. Le mais leur a été imposé par la mécanisation et d'abord par la génétique développée par l'Inra qui a produit des hybrides conçus pour de nouvelles acclimatations. En résumé, le paysan a été conçu pour être dépendant,et pour enrichir les industries et toute cette vision est maintenant passéiste. Les changements climatiques vont sans doute profondément accélérer la remise en cause de ce systéme
qui engendre de la dépendance sur toute la ligne. Il y a de nombreuses façons de réagir. La meilleure serait de faire preuve d'ouverture d'esprit, d'accepter et de favoriser une agriculture plurielle,écologique et diversifiée en la soutenant pour contribuer à son émergence. Retenons pour conclure que dans les années soixantes pour une agriculture que l'Etat Français a voulu exportatrice et donc fondée sur le postulat de la production de la masse, d'importants moyens financiers ont été mis en oeuvre pour développer de la génétique, de la technologie, du machinisme.. Alors comprenons qu'une agriculture nouvelle ,innovante, adaptée aux changements de tous ordres doit être soutenue par une politique volontaire au lieu d'être réactionnaire. Il faut donc créer des outils innovants pour une agriculture biologique qui jouira pour longtemps d'un potentiel de débouchés car en phase avec les nouvelles valeurs sociétales et les impératifs écologiques.
Si vous souhaitez en savoir sur le projet Breizh Sukr, N'hésitez pas à me contacter.
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Gwenael Kaodan Le Lundi 17 avril 2017 20:36
"Je félicite la sécheresse extrême, la poussière qui tourbillonne,
la crique qui se dessèche, et l'animal furieux,
de s'opposer encore à nous;
qui sommes dévastés par ce que nous tuons."
Judith Wright
(0) 
Rafig Le Vendredi 21 avril 2017 21:10
En effet en Bretagne sud il ne pleut pas aussi. Le lac de Grand-lieu est anormalement bas (moins 1m) par rapport à son niveau de printemps.
La conscience du réchauffement climatique, les toilettes sèches et les panneaux solaire ce pour plus tard ...
Mais que les bonnes gens continus à ne pas trouver l'écologie comme quelques choses de sérieux et d'urgent !
Votons pour des candidats qui ne parlent que d'argent !
A+
(0) 
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