Un thème porteur - l’avenir de la Bretagne » - et la présence de Jean-Yves Le Drian ont drainé début juin à Locarn quelque deux cents décideurs économiques des cinq départements. Pour les dix ans de l’Institut de Locarn en septembre 2004, le président de la Région Bretagne avait déjà fait le déplacement chez le « think tank » armoricain.
Il avait alors décrit les contours d’« un outil de veille, de prospection, d’organisation, d’affirmation des filières, d’accompagnement de l’innovation ». Un peu moins de deux ans plus tard, l’Agence Régionale Économique de Développement est sortie de terre. Cent jours après son arrivée à la tête de cet organisme, Alain Cadix concluait par un rapport étonnant une matinée au contenu stimulant. « Si on ne fait rien, il faut commencer à envisager la sortie de la Bretagne de l’Histoire », s’était alarmé Jo Le Bihan. Le président du comité stratégique de l’institut a plaidé avec conviction pour une Bretagne entreprenante, espace moteur dans la nouvelle économie globalisée. « Comment attirer les ressources extérieures qui renforceraient le système productif breton ? » : tel est l’un des défis à relever pour la Bretagne, aux yeux de Laurent Sansoucy, directeur de Oco Consulting pour l’Europe du Sud. Les petites économies ouvertes organisées en réseau, comme la Finlande, l’Écosse, les Pays Bas, Israël, Singapour ou l’Irlande, devraient inspirer notre région.
La Bretagne, terre des possibles
Guère aisé dans « une France quadrillée et shootée à la dépense publique » qu’a dépeinte un Alain Glon très inspiré : « je vous propose de vous prendre en main, les idées doivent germer ». Aussitôt dit, aussitôt fait au cours d’une après-midi studieuse malgré le chaud soleil dardant de ses rayons la toute nouvelle salle municipale de Locarn ; une séance de remue-méninges faisait foisonner des dizaines d’idées destinées à nourrir d’ici avril 2007 une charte et 100 projets pour la Bretagne. « Je suis de ceux qui pensent que l’on peut faire de la Bretagne une nouvelle Irlande, s’est dit convaincu Jean-Yves Le Drian regrettant que « nous n’avons pas une image économique assez forte à l’extérieur ». N’a-t-il pas conclu par une formule de Xavier Grall que « la Bretagne est la terre des possibles » ?
RONAN LE FLÉCHER
Lire aussi : Bretagne, terre de réseaux (voir le site)
Voir aussi :
Les interviews réalisées par Emile Caer et produites par An Tour Tan (voir le site)