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- Chronique -
3ème. Salon Natura'Zik de la nature et de l'environnement à Romillé. Un succès confirmé mais un bémol à mettre
Un groupe de jeunes éclairés de la commune de Romillé / Rovillieg, bourg peu visité jadis, au N.-O. du bassin rennais s'est pris en mains il y a moins
Par pour Durand Touz Ghildas le 26/04/09 16:09

Un groupe de jeunes éclairés de la commune de Romillé / Rovillieg, bourg peu visité jadis, au N.-O. du bassin rennais s'est pris en mains il y a moins de cinq ans pour faire le lien, tant nécessaire, entre la réalité actuelle et le futur, entre les impératifs de la vie actuelle sur terre, telle qu'on nous l'a imposée, et les nouveaux impératifs que nous voudrions proposer à nos enfants, ou mêmes à nos aînés. Ils font le lien entre le passé positif et un futur qu'on ne voudrait pas voir ressembler à un autre passé encore trop récent. Ils veulent faire coller le savoir précieux mais occulté de nos anciens à un avenir que l'on veut encore croire possible, et radieux. Le groupe Natura'Zik veut monter dans son festival, stands à l'appui, que même en Bretagne, le progrès passe par le respect de la Nature, et que l'on peut tout refaire. Et cela passera ! Cela repoussera ! Avec bien sûr de la musique. Donc, si vous construisez votre maison : allez à ce salon. Si vous voulez la rénovez : allez-y aussi. Si vous voulez économiser de l'énergie tout en en produisant et même en en refourgant à l'EDF, allez-y encore ! Tout y est, du vêtement sain pour vous et vos enfants au revêtement mural encore plus sain pour votre maison et votre famille, de l'usage d'un papier hygiénique (abbrégez en PH. ... non pas OF.), à l'usage d'un papier écologique filtrant le café : j'exagère un peu, mais pas beaucoup, tant je suis heureux de voir que dans un (ex-)bourg de la campagne haute-bretonne ... ça remue, ça remue fort, pour une Bretagne future et un monde nouveau. Et c'est la jeune génération qui le fait ! Il y a espoir. L'espoir est sérieux. Et les jeunes en question sont de Romillé, hier encore bourg de campagne qui n'avait jamais fait parler de lui. Vendredi 24, puis Samedi 25, puis tout le dimanche 26 avril, du savoir, du concret, du costaud à Romillé/Rovillieg, salle communale et parc du Pré-Vert (près la zone sportive). Tout était prévu comme l'an passé, distractions pour les enfants, conférences , concerts, nourriture bio, latrines (dites sèches), y compris la Protection Civile. Entrée : cinq euros. Si vous avez raté cette troisième édition, vu le succès, elle aura une suite : patientez mais venez à l'heure l'an prochain : malgré les grands espaces pour se parquer (se garer, en français parisien), c'est : pare-chocs contre pare-chocs le samedi et le dimanche. La rançon du succès !.

Enfin, à ce troisième festival , il faut comprendre l'origine "'Zik" - du nom un peu étrange de "Natura 'Zik". Nous penchons pour un hypocoristique probable de "musique", ou "zizique".

L'ennui, c'est que nos jeunes de Romillé aiment autant le bruit que la musique. Là il y a un bémol, comme il se dit, et un bémol à mettre. Je voulais emmener mon garçon, ce vendredi 24 avril 2009, jour d'ouverture, au Fest-Noz inaugural. Oui, mais, mon garçon est musicien, comme je le fus aussi. Et, il refusa, dans sa jeune sagesse, (à 13 ans), que j'engage cinq euros pour lui et autant pour moi, afin de ne pouvoir pas ni plus subir, (de l'extérieur où nous étions cependant), ce tohu-bohu venant de l'intérieur, un capharnaüm , un abrutissement de discothèque digne de ces plus étranges « boîtes-de-nuit » où ils se font mettre en boîte à s'en comprimer les tympans jusqu'à l'explosion : le bruit était assourdissant ce soir à Natura'Zik, 3ème. façon, et même l'abondance des danseurs ne tamisait pas le tintamarre, dont, avec leurs prétendus "effets" de baffles et de sonorisation, on ne distinguait pas, de l'extérieur, le Fa de l'Ut, ni du Si Bémol.

A propos du bémol, il me paraît opportun de rappeler ce que le fameux médecin d'origine asiatique, le Dr. Diem, a voulu dire dans les années 90 dans son beau travail, vite occulté, sur les Rythmes « Tamm-Tamm » (c'est-à-dire régulièrement et fortement cadencés, et appuyés): le bruit fort (et les rythmes identiques répétitifs) rendent : 1) sourd, 2) Ils rendent aussi : dingue. En langage populaire, on dit clairement « sourd-dingue » . Je n'eus pas envie que mon garçon le devînt ; ni moi d'ailleurs. Et c'est un de ces festoù-noz … de plus, qu'on aura vécu … en moins. Arrêtons le massacre des tympans, chez nous, dans nos « Festoù » (noz pe zeïz) ! car la tendance semble croissante. Il y a dérive. Et, pour en revenir à "Natura'Zik", je ne vois pas en quoi le bruit est écologique, ni qu'il soit compatible avec le futur.

Pourquoi une très forte consommation de décibels, de watts et donc d'énergie électrique serait-elle impérative à l'écologie, à une manifestation de masse se voulant écologique, et, en plus à la culture bretonne. De surcroît, si les rencontres de la musique bretonne avec d'autres musiques extérieures, comme le Rap, par exemple, sont souvent réussies et agréables, elle ne sont pas forcément dansables en festoù-noz, comme me le faisait remarquer le responsable local et animateur avisé d'un club de danse bretonne.

J'ajoute à son propos le témoignage clairement formulé d'une jeune femme de 25-30 ans estimant que les propos orduriers, insolents, haineux, même dans une chanson engagée, aussi fondés soient-ils en salle de concert ou ailleurs, sont totalement déplacés dans ce lieu de convivialité qui réunit tous les âges de la société à commencer par les enfants. Les adultes et Anciens emmènent les enfants, ou bien les adolescents, dans ce lieu consensuel qu'est la fête bretonne, non pas pour leur apprendre l'injure à la sauce-rancoeur, mais pour que tous soient unis dans le village, la petite famille se joignant pour une fois, à la grande famille. Autre dérive, donc, à laquelle il va falloir, amis organisateurs, réfléchir ... impartialement, objectivement, et en urgence si l'on veut se préserver l'ouïe fine, ainsi que la possibilité de danser en groupe.

Ceci étant dit, chers compatriotes lecteurs, si vous n'êtes pas trop loin, allez-y quand même la prochaine fois! Les temps changent & le temps change vite en Bretagne : les jeunes sont re-devenus ouverts à la critique! Gh. D. T. 27/04/09.

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