Au lendemain de l'annonce du Plan gouvernemental d'urgence pour l'élevage, Bernadette Malgorn, revient sur les mesures de soutien proposées par Stéphane Le Foll à destination aux éleveurs en difficulté.
« Le gouvernement socialiste apporte une réponse ordinaire à une crise qui est loin de l'être ! » dénonce, Bernadette Malgorn, Présidente du groupe Droite et Centre de Bretagne. « Si les mesures d'urgence permettront de soulager un temps les trésoreries des exploitations les plus en difficultés, elles ne répondent en rien au problème structurel auquel font face nos filières agricoles. Ce n'est pas en ayant recours à l'outil habituel des reports d'échéances et allègements de charges - mis en ½uvre plus de 25 fois entre 2006 et 2010 – que l'on apportera les solutions de long terme aux exploitants au bord du dépôt de bilan ».
Pourtant, les alertes sur les difficultés du monde paysan, notamment en région Bretagne où l'agriculture et l'agroalimentaire représentent 7% du PIB, ne datent pas d'hier (lait en 2009, filière avicole en 2012 et déjà des filières porcine et bovine). Dès 2010, à l'occasion du débat sur l'avenir de la PAC lancé par le commissaire européen CIOLOS, le groupe Droite & Centre de Bretagne avait mis en lumière le paradoxe de la politique agricole socialiste qui d'un côté, rêve d'une agriculture fournissant des emplois durables, de l'autre, refuse de la considérer comme une activité économique à part entière. « Nous avions défendu une vision économique de l'agriculture au niveau européen et proposé de l'appuyer au niveau régional par un programme de modernisation des bâtiments d'élevage» poursuit Bernadette Malgorn.
Les exploitations agricoles sont bien des structures économiques où les exploitants, comme tout chef d'entreprise, sont dans l'obligation d'équilibrer leurs comptes pour pouvoir dégager des revenus décents et continuer à investir. Le Gouvernement, de même que l'exécutif socialiste à la Région, se sont enfermés dans cette vision « romantique » d'une agriculture réduite à un rôle territorial, social et environnemental, sans jamais réellement s'interroger sur la réalité ou l'avenir du modèle agricole français.
« De l'image de l'agriculture que l'on a pour demain dépend la politique que l'on met en ½uvre », rappelle l'élue finistérienne. La réponse apportée en 2011 par la Nouvelle Alliance donne de l'agriculture bretonne une vision bucolique et non économique, les mesures qui en découlèrent exclurent de facto la dimension productive au profit du tout bio, tout circuits-courts et d'une surrèglementation avec des conditionnalités régionales s'ajoutant aux règles nationales et européennes.
« A l'inverse, nous croyons en une agriculture française -bretonne de surcroît- productive, rémunératrice, exportatrice et écologiquement responsable. Mais pour cela, il faut donner les moyens à nos exploitations de pouvoir produire et se développer, ce n'est malheureusement pas qui a été fait en région, ni ce que propose la loi dite d'avenir de l'agriculture et les quelques palliatifs du plan gouvernemental de soutien à l'élevage », insiste Bernadette Malgorn. «Nous en avons déjà eu la preuve en décembre 2013 avec les mesures d'urgence du Pacte d'avenir pour la Bretagne, ce n'est pas d'une simple bulle d'oxygène dont nos filières porcine, bovine et laitière ont besoin, mais de vraies mesures structurelles pour permettre de retrouver la compétitivité qui, aujourd'hui, leur fait défaut ».
« L'agriculture et les industries agroalimentaires sont des piliers de notre économie régionale. Nous avons la conviction que ce secteur d'activité, employant 140 000 personnes, chefs d'entreprise et salariés, a un avenir en Bretagne », conclut la conseillère régionale.