Put your name here

connexionS'accréditer | S'abonner | Se connecter | Faire un don
> Logo ABP
ABP e brezhoneg | ABP in English |
Démolition d'une maison sur le domaine public maritime
Démolition d'une maison sur le domaine public maritime
- Communiqué de presse -
Démolition de maisons de caractère aux abords du Golfe du Morbihan : de la spoliation à l'aliénation
Habitants du littoral ou des îles du Golfe du Morbihan, tout est résumé sur les photos en pièce jointe quant aux véritables desseins de la politique de spéculation immobilière dont
Bertrand Deleon Par Gwened / Vannes 2014 le 19/11/14 19:03
35733_1.jpg
maison patrimoniale à Kergwenn en Arradon

Habitants du littoral ou des îles du Golfe du Morbihan, tout est résumé sur les photos en pièce jointe quant aux véritables desseins de la politique de spéculation immobilière dont nous sommes victimes : la privatisation du littoral, l'attitude de l'Etat, l'appui des élus locaux à un système néfaste pour notre économie.

Elles ont été prises le samedi 8 novembre à Arradon, dans un seul endroit, Kergwenn près du lieu-dit Moréac. On y voit :

- une maison de caractère, anciennement bâtie sur le littoral et le permis de démolition placardé sur une porte ;

- en arrière plan, un mur rehaussé obstruant tout chemin littoral bordant une grande propriété (la décision non concertée de ce riche propriétaire récemment installé avait fait couler de l'encre) ;

- une résidence secondaire aux volets fermés à l'arrière de la bâtisse vouée à la démolition. Son jardin descendra apparemment jusqu'à la plage, sans chemin littoral ;

- un îlot privatisé constitué d'une tour-belvédère sur les rochers, en plein milieu de la plage. Ce petit espace privé n'est pas menacé de démolition par la loi “littoral” ;

- des détails qui en disent long : un exemple des vis fixées par des chevilles apposées à la perceuse dans les rochers autour de ces propriétés. Une preuve que certains peuvent faire ce que bon leur semble sur ce bord de mer...

Une semaine plus tard, probablement des riverains respectueux du patrimoine ont lancé un ultime SOS à la peinture sur le site. La réaction de la préfecture ne s'est pas fait attendre, comme le mettent en évidence deux clichés dans la pièce jointe. Ces photographies par téléphone mobile nous ont été aimablement envoyées par des passants alors que le site était bouclé et sous haute surveillance de la gendarmerie qui effectuait des rondes aux abords du chantier de démolition.

Vous ne rêvez pas, l'Etat dégage la vue des résidents secondaires, d'ailleurs absents au moment de la démolition du bâtiment ancien, et soutient l'accaparement du domaine public au profit d'un petit nombre de privilégiés. Ôtez ces arbres et ces maisons que nous ne saurions voir... et tant qu'à faire, dégageons la Bretagne de ses autochtones !

La politique française est très claire

La politique française est très claire, il n'y a qu'à se promener sur notre littoral pour en comprendre les objectifs :

- faire monter le prix de l'immobilier en installant de nouveaux arrivants, souvent franciliens, plus aisés que les Bretons. Les Bretons n'ont d'autres choix que le chômage ou l'exode lorsque la Bretagne doit subir de plein fouet le centralisme français, l'absence de pouvoir breton donc de décisions pour l'emploi, notamment dans le choix de développement de nos marchés ;

- protéger les résidences secondaires et accélérer la construction de lotissements palliatifs en conséquence de la flambée encouragée de l'immobilier ;

- faire un social business au profit de banques et d'élus : les factures de loyer du premier bailleur social de Vannes sont à régler directement auprès d'une banque ;

- détruire définitivement un environnement auquel nous sommes attachés, qu'il soit naturel ou historique, par le bétonnage, la démolition et l'absence d'un aménagement du territoire réfléchi. Rappelons en outre qu'en matière de conservation du patrimoine historique, l'essentiel du budget français ne profite qu'à l'Île-de-France ;

- casser des solidarités culturelles, humaines et anciennes par des déplacements massifs de population ne pouvant plus habiter près de leur lieu de travail ;

- briser les repères culturels et physiques que sont les écarts entre les villes et les villages ;

- sacrifier les derniers pans d'une économie diversifiée et vivante pour le tout-tourisme, l'emploi précaire, et la spéculation immobilière.

Nous sommes donc victimes de la spoliation des terres, de casse sociale, de la destruction du tissu économique et du saccage de l'environnement planifiés par des intérêts privés et politiques. Cette politique conduit à l'aliénation du peuple breton puis à un remplacement de population.

Des solutions pour conserver le droit de vivre au pays

Nous assistons à la spoliation des terres bretonnes par de nouveaux occupants plus aisés et parfois proches du pouvoir ou des dirigeants des grandes administrations dans lesquelles on entend même parler de clientélisme. Nous pouvons parler sans complexe d'un remplacement de population programmé. Dans ce contexte, même les retraités bretons plus modestes n'ont plus leur place.

Nous ne pouvons fuir plus encore un territoire vendu au plus offrant. De même, les propriétaires bretons ne doivent plus subir la loi de spéculateurs lointains, imposant une conception de la propriété aussi coûteuse qu'étrangère à notre culture : via des syndics de copropriétaires, on voit apparaître des barrières, des murs, des bornes escamotables, et autres paravents sécuritaires privatisant en vérité des quartiers entiers et parfois des accès à des espaces publics.

Des solutions s'offrent à nous :

- la création d'un vrai établissement public foncier constitué par le recouvrement des dotations bretonnes versées jusqu'alors au profit de Paris ;

- l'adoption par l'Assemblée bretonne d'un statut de résident permanent pour limiter la multiplication des résidences secondaires : il n'est pas admissible que des gens puissent se payer un territoire à distance ;

- le regroupement de petits investisseurs désirant être résidents ou professionnels par l'achat groupé de projets immobiliers ou fonciers (terres agricoles, installation d'entreprises ou acquisition de programmes immobiliers pour de simples projets de vie).

Plus largement, l'avenir de notre territoire dépend de notre volonté de prendre en main notre destin, de valoriser nos nombreux atouts. Agir, décider, travailler et vivre au pays, regarder vers la façade atlantique d'un côté, et s'ouvrir sur l'Europe de l'autre, voilà notre seule voie à suivre.

Pour Notre Chance, l'Indépendance,

Bertrand Deléon (élections départementales 2015).

Document PDF kergwennarradon.pdf Destruction d'une maison ancienne sur le domaine public maritime. Source : Notre Chance, l'Indépendance, départementales 2015
Voir aussi :
Cet article a fait l'objet de 2066 lectures.
Vos 8 commentaires :
SPERED DIEUB Le Mercredi 19 novembre 2014 20:51
Je suis globalement de votre avis seulement dans les résidents secondaires ,il peut y avoir aussi des bretons ,ils sont loin d'êtres tous pauvres ,ce sont parfois des émigrés en région parisienne qui reviennent au pays
L'Irlande est un pays indépendant et continue à être confrontée au même problème ,des anglais ou des allemands qui achètent et construisent sur le littoral ,au dépend des irlandais Comme quoi le problème que vous soulevez dépend aussi de la loi universelle du pognon et la dure réalité de la nature humaine
(0) 

J. Delamarre Le Jeudi 20 novembre 2014 08:27
Est-ce que l'Irlande est vraiment indépendante ? La présence britannique est partout, jusqu'au plus profond de leur économie. En outre, comme la Bretagne, l'Irlande est une périphérie européenne, malgré elle car cette situation géographique ne devrait pas être un handicap. Ce sont des Etats comme la France qui décide de ce sort.
Ainsi, l'Irlande aurait beaucoup à gagner de l'indépendance de l'Ecosse, du Pays de Galles, de la Bretagne, du Pays Basque, la Catalogne,la Flandre, etc en Europe Occidentale.
Sinon, la situation est loin d'être aussi catastrophique qu'en Bretagne quant à l'immobilier sur le littoral.
Je partage vraiment l'analyse de ce communiqué.
(0) 

Patrice Morel Le Jeudi 20 novembre 2014 10:08
Bonjour, je viens d'acheter un petit penty à Crozon, en bord d'océan, pour y passer ma retraite. J'habite dans le Vercors, près de Grenoble : à 1100 km de Crozon. J'ai pu acheter cette maison parce que la propriétaire, bretonne pur jus, ne voulait pas la vendre à des Allemands (qui colonisent c'est vrai ce secteur) , ni la vendre à quelqu'un qui en ferait une location saisonnière. Cette dame a perdu un peu d'argent dans l'affaire mais a pris ses responsabilités de bretonne ! Je lui dis bravo. Cela dit, nous avons le même problème dans le Vercors où les résidences secondaires sont souvent fermées 9 mois sur 12. Et où les terrains sont achetés par des gens aisés venus d'ailleurs. Les gens du pays, notamment les agriculteurs vendeurs de terrains, sont les premiers à rouspéter qu'ils ne sont plus chez eux : mais ce sont eux qui ont pris le pognon de la vente , alors qu'ils ne se plaignent pas ! Le problème est politique : trop de communes, trop d'élus, trop de maires petits chefs avec conflits d'intérêts, trop de promoteurs graisseurs de pattes, etc ...
(0) 

Jean Le Du Le Jeudi 20 novembre 2014 13:15
Patrice Morel, si vous venez en disant cela, ne vous étonnez pas d'être mal reçu. Les gens n'ont pas le choix de vendre aux étrangers, français ou non. Maintenant, si j'avais à choisir, je ne ferai pas comme cette dame, je vendrais à des gens plus respectueux que les français.
Les gens dont vous parlez avec condescendance, n'ont pas eu d'autres choix que de vendre au plus aisé. Maintenant, bienvenu en Bretagne mais si c'est pour arriver avec vos gros sabots,KENAVO !
La Bretagne est une terre ouverte, dans les deux sens ! On aime aussi voir certains partir.
(0) 

sebgi35 Le Jeudi 20 novembre 2014 19:25
Il faut donc clairement établir une fiscalité pour les résidents et les non résidents comme cela est appliqué dans les îles anglo-normandes
(0) 

SPERED DIEUB Le Jeudi 20 novembre 2014 22:10
Pour Delamarre vous avez probablement raison quand vous dites que la situation en Irlande est moins catastrophique sur le littoral qu'en Bretagne Par contre l'Irlande même amputée ,la Bretagne n'a pas le monopole !!,est un pays indépendant, sa monnaie est l'euro et non la livre .S'il y a une présence étrangère elle serait plutôt américaine .Bien entendu c'est logique vu la proximité, que l'Angleterre reste son premier partenaire commercial ,d'autant plus que ce pays est déficitaire en produits alimentaires ,dont le lait alors que l'Irlande est excédentaire à 90% pour cette denrée
Actuellement la crispation vis à vis des revendications régionalistes d'anciennes nations a gagné le pouvoir européen y compris Merkel .Le paradoxe c'est que l'ancienne puissance coloniale sans doute la plus violente qu'à été l 'Angleterre est devenue dans ce domaine la moins intolérante .On ne peut plus la juger,à ce niveau , avec le regard de la première moitié du vingtième siècle L'affaiblissement programmé à terme du Commonwealth ,l'aspiration de ces satellites à plus d'autonomie voir d'indépendance ,va provoquer un séisme dont les ondes de choc vont retentir jusqu'en Bretagne ,Je veux dire que quelque part nous revenons au scénario d'avant l'émergence du colonialisme européen qui correspond justement approximativement à la fin de l'indépendance bretonne Une nouvelle inévitable crise économique mondiale ne fera que précipiter les évènements vu que l'économie britannique ,championne de l'ultra libéralisme, est trop assise sur la finance base d'une société virtuelle à l'échelle du monde qui peut s'écrouler d'un moment à l'autre comme un château de cartes . Cet éventuel scénario à venir pourrait être une opportunité pour la Bretagne et les bretons qui doivent reprendre des relations privilégiées avec le pays qui a parfois été au cours de l"histoire tantôt un oppresseur et souvent un allié .Les relations se sont peu à peu atténuées après 1532 et aussi à cause de l'émergence d'une certaine conception de l'interceltisme qui a peut être fait perdre beaucoup de temps à la Bretagne ,un anglais est moins proche qu'un cornique ou un gallois d'un breton mais au moins aussi proche qu'un irlandais ou un écossais ,ce n'est pas mon opinion, mais quelque part un triste constat
J'espère que dans le cadre d'un arc atlantique se définira un espace politico économique dont la Bretagne est naturellement le pivot De nouveaux concepts territoriaux basés sur le fédéralisme doivent émerger pour prendre progressivement le relais des états nations qui ont fait leur temps et parfois il ne faut pas avoir peur de le dire, remplis leurs missions ,tout n'est jamais négatif L'avenir des iles britanniques s'inscrira davantage dans un partenariat que dans une adversité qui n'aura plus lieu d'être à partir du moment ou les territoires langues cultures identités sont respectées .La Bretagne dans ce cadre retrouvera son rôle de pivot entre les iles et le continent ,au lieu d'aller se noyer dans un grand ouest à l'orientation plus continentale ,c'est aussi dans ce cadre que la réunification sera bien plus évidente
(0) 

SPERED DIEUB Le Vendredi 21 novembre 2014 13:37
à titre d'infos car cet article est aussi quelque part lié au sujet
http://nouvelles-aujourdhui.com/13-de-la-richesse-mondiale-aux-mains-de-211-000-ultra-riches/
(0) 

SPERED DIEUB Le Dimanche 15 mars 2015 13:16
à méditer
http://www.agencebretagnepresse.com/article.php#commentaire
(0) 

Commenter :
Votre email est optionnel et restera confidentiel. Il ne sera utilisé que si vous voulez une réponse d'un lecteur via email. Par exemple si vous cherchez un co-voiturage pour cet évènement ou autre chose.
ANTI-SPAM : Combien font 7 multiplié par 0 ?

ABP

Publier

Nous suivre

2003-2024 © Agence Bretagne Presse, sauf Creative Commons