Monique Blerald commença institutrice, puis prof de lycée, puis IPR, puis prof de fac et chanteuse, conteuse, danseuse, auteure
Elle est de Guyane, ce territoire français coincé entre Surinam et Brésil, où toutes les cultures se mêlent : l'Afrique, le Brésil, la Chine, la France... Sa mère a fondé le premier groupe de musique et danse traditionnelle guyanaises, qui existe toujours, quarante ans plus tard. Elle avait écrit des pièces de théâtre, enregistré deux disques, et donné aux jeunes l'envie de continuer la route qu'elle avait tracée.
Aujourd'hui, ses filles continuent. Et Monique, pourtant en soutenance de HDR ce vendredi à Rennes, n'a pas hésité à danser, chanter et conter. Entre créolité caribéenne, francophonie et féminisme, cette enseignante-chercheuse-artiste n'hésite pas à quitter son costume de professeur des universités pour enfiler un jogging et danser le soir avec ses étudiants. Elle a travaillé avec War leur, emmené son groupe en France et dans le monde plusieurs fois. Elle cite Fanon, Memmi et Saïd, le tout monde, la revitalisation d'une langue et d'une culture : "tu portes le costume, tu parles le créole", disait déjà sa mère qui échangeait en créole sur les plateaux de télévision francophones.
Monique dans le monde des chercheurs universitaires français présente "un profil atypique". Et un des membres du jury d'HDR (Habilitation à diriger des recherches qui donne le grade de Professeure des Universités) d'ajouter ; "c'est un éthos d'enseignant chercheur inhabituel sous nos latitudes"...