La Fondation internationale des Femmes libres, la Représentation internationale du Mouvement des Femmes kurdes, Solidarité France-Kurdistan et Femmes Solidaires organisent le 7 janvier 2014 à Paris (salle Monerville, 15 rue de Vaugirard - de 9h à 18h) un colloque intitulé « Agir contre le massacre des femmes, pour en finir avec le féminicide » . Après la Grande Bretagne, les Pays-Bas, la Suède, Cologne, Genève, c'est Paris qui accueille ce septième colloque, placé sous la présidence d'Eliane Assassi, sénatrice. Interviendront Soad Babaissa (Association nationale pour la promotion de la laïcité en Algérie), Sylvie Jan (Solidarité France-Kurdistan), Virginie Dusen, avocate à la Cour, Florence Aubenas, journaliste (le Monde), Sabine Salmon (Femmes Solidaires), Chahla Chafiq, écrivaine iranienne, Aicha Dabalé (Karera - association éthiopienne), Canan Polat (Fondation internationale des Femmes libres), Sinem Muhammedi (Conseil Populaire Kurde au Rojava - Kurdistan syrien). Interviendront également deux autres militantes kurdes : Gönül Kaya et Nursel Kilic.
"Le mot féminicide, formé de deux mots latins – femina (femme) et caedere (meurtre) - définit les meurtres de femmes en tant que femmes" explique Gönül Kaya, journaliste kurde native de Dersim (Tunceli), aujourd'hui réfugiée politique en Allemagne, qui milite pour la cause kurde et les droits des femmes depuis plus de vingt ans. C'est l'une des fondatrices de la Fondation internationale des Femmes libres, dont le siège à Rotterdam et de la Représentation internationale du Mouvement des Femmes kurdes, dont le siège est à Zurich.
Elle ajoute : "Diana Russel, écrivaine et militante féministe sud-africaine, fut la première à avoir parlé de féminicide en 1976 lors du 'Tribunal International de la Femme' à Bruxelles. Son intention était, en politisant ce terme, d'attirer l'attention sur ces crimes commis en grand nombre contre les femmes, notamment en Amérique latine et en Inde. Marcela Lagarde, femme politique féministe mexicaine, intégra le terme féminicide dans son concept politique lié aux meurtres de femmes exécutées en série en Amérique Latine et donna ainsi au terme féminicide une définition de plus en plus politique. Il est très important de se reporter à l'histoire du féminicide".
Gönül Kaya a été parmi les 15 personnes qui ont mené une grève de la faim pendant 52 jours en mars 2012 à Strasbourg pour réclamer la libération de tous les prisonniers politiques kurdes en Turquie.
Nursel Kilic est l'une des organisatrices du colloque : née à Istanbul, arrivée à l'âge d'un an à Paris, elle a présidé la Fondation internationale des Femmes libres pendant 5 ans. Elle représente Femmes Solidaires au Conseil des Droits de l'Hommes des Nations-Unies à Genève et est consultante pour la France et les pays francophones auprès de la Représentation internationale du Mouvement des Femmes kurdes. Amie très proche de Rojbîn, elle reste très affectée par ce triple assassinat exécuté de sang-froid à Paris un certain 9 Janvier 2013 : "tu nous manques, chère Rojbîn, un tourbillon va et vient dans nos c½urs. Ton visage apparaît sans cesse à chaque coin de ces rues de Paris qui ne sont plus à ce jour souvenir des temps heureux. Le ton joyeux et convaincu de ta voix sonne à mon oreille et à mon c½ur aujourd'hui orphelin. Tu resteras à jamais Rojbîn".
La mémoire de ces trois militantes kurdes, Sakine, Rojbîn et Leyla, sera particulièrement honorée au cours de ce colloque en présence des familles.
André Métayer