Communiqué de presse de l'ACIPA (1) et du CéDpa (2) suite à la réunion du comité de suivi des engagements de l'État en préfecture ce vendredi 13 décembre 2013 à Nantes.
Au moment où le Préfet de Région réunit le comité de suivi des engagements de l'État et va peut-être annoncer la sortie des arrêtés au titre de la loi sur l'eau et des espèces protégées, nous voulons rappeler, par notre présence devant la préfecture ce vendredi 13 décembre, notre mécontentement sur la méthode qui aura présidé au « dialogue » de ces derniers mois :
— 1 ) Alors que la commission scientifique mise en place à la demande des commissaires enquêteurs (loi sur l'eau) a invalidé la méthode de compensation proposée par AGO (Aéroport du Grand Ouest) (3) et l'État et énoncé douze réserves, alors que le CNPN (Conseil National de la Protection de la Nature) a demandé, lui, la reprise de l'état des lieux initial, c'est bien la même méthode fondée sur le même état initial qui a été présentée récemment au Coderst (Conseil de l'Environnement et des Risques sanitaires et technologiques) et qui sera donc le fondement des arrêtés. Il y est certes prévu quelques mares de plus et quelques hectares supplémentaires, mais cette augmentation quantitative n'est pas à la hauteur des enjeux.
D'ailleurs le Préfet ne redemandera pas à la commission scientifique d'émettre un nouvel avis mais à un nouveau groupe d'experts de " suivre la réalisation des travaux de compensation ", habile manière de contourner ce qui est bien le problème principal du dossier. Nous le disons à nouveau : " si l'on peut faire un aéroport et toutes ses infrastructures associées sur une zone humide comme l'est le bocage de Notre Dame des Landes, alors on peut dire qu'il n'y a plus de loi sur l'eau ni de protection des zones humides dans notre pays, sauf dans les discours".
— 2 ) Les études complémentaires demandées par la commission du dialogue ont été menées par la DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile), c'est-à-dire par un service de l'État à la fois juge et partie et qui ne peut ni ne veut se déjuger puisqu'il a déjà justifié hier le projet de nouvel aéroport à Notre Dame des Landes. Nos craintes, exprimées en juin dernier, étaient malheureusement bien fondées : en effet, la contre-expertise du CéDpa (2), tant sur le plan d'exposition au bruit que sur la possibilité de réaménager Nantes-Atlantique, a été balayée de la main, alors qu'étaient avancés des chiffres et des faits vérifiables. Il y a eu certes des réunions (quatre) mais pas de travail commun de recherche de la vérité. Cela interpelle évidemment sur la manière dont se prennent les décisions au plus haut niveau. C'est pourquoi nous demandons une expertise indépendante qui, seule, pourrait permettre de démêler le vrai du faux dans un dossier où nous avons levé beaucoup d'approximations et de mensonges.
Nous voulons aussi redire notre totale détermination et appelons à résister sur tous les terrains, politique, juridique et citoyen, sur la ZAD et ailleurs. Nous appelons tous ceux qui sont convaincus comme nous de l'inutilité de ce projet coûteux et destructeur à manifester à nos côtés leur refus de l'aéroport de Notre Dame des Landes, devenu LE symbole de tous les Grands Projets Inutiles et Imposés (GPII).
Les Français interrogés récemment viennent de réaffirmer majoritairement la nécessité de protéger l'environnement, même en temps de crise. Quand les élus entendront-ils enfin leur voix ?
Françoise Verchère : 06 73 37 67 76
Julien Durand : 06 33 51 01 25
Et Agnès Belaud, secrétariat ACIPA
(1) ACIPA : Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre Dame des Landes (voir le site)
(2) CéDpa : Collectif d'élus Doutant de la pertinence de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (voir le site)