Depuis quelques semaines, nous assistons à une nouvelle offensive anti-bretonne, semblable à celle que nous avons connue 5 ans auparavant.
La décision sournoisement imposée par la préfecture du Finistère de gommer, d'un panneau touristique de Carhaix, l'effigie de Sebastian Ar Balp, chef de file de la révolte des Bonnets Rouges en 1675, puis la réaction immédiate de la CGT contre le Gwenn-ha-du figurant sur ce même panneau, annoncent le renforcement de cette nouvelle campagne patriotique française contre l'identité bretonne.
Ces attaques ne sont que la prolongation d'une série d'événements récents :
- les prises de position de représentants syndicaux (CGT-FO) ou de partis politiques (PS en Ile-de-France, PRG...) contre les écoles par immersion en breton ou contre le Gwenn-ha-du (FA) dans plusieurs villes de Bretagne ;
- le refus de la totalité des élus municipaux (UMP, PS, PC...) de Quimper de donner le nom de Morvan Lebesque à une rue de la ville, suivant les éructations d'un conseiller PC ;
- une poignée de maires de l'Est du Pays Vannetais s'est liguée contre le breton sur les panneaux de signalisation ;
- l'émergence d'un front politique, uni de la droite à la gauche parisianiste, contre toute initiative visant à promouvoir la culture et l'histoire de Bretagne. On note des partis pris participant de la même campagne dans des petites communes. Citons à titre d'exemple, un conseiller municipal de Bouée en Loire-Atlantique qui se charge de relayer les classiques affabulations révisant l'histoire bretonne, ses personnages et ses symboles.
La ressemblance avec la campagne de diffamation apparue aux alentours de l'année 2000 est en effet troublante :
A cette époque, nous avions pu constater que les tirs nourris des nostalgiques de la vieille France coloniale provenaient des mêmes batteries, usant des mêmes munitions. On y retrouvait strictement la même prose, relayée par une certaine presse mal intentionnée, de M. Josselin de Rohan, ex-président UMP de la région administrative Bretagne, à M. Félix Leyzour, maire PC de Callac. Cette fronde anti-bretonne porta le débat jusqu'à l'Assemblée Nationale à Paris en s'opposant au dictionnaire monolingue breton des éditions An Here.
Ces assauts visant les principales structures capables d'envisager l'avenir des Bretons en tant que tels, se sont soldés par la disparition d'An Here, maison d'édition fournissant l'essentiel des ouvrages en breton pour les écoles (que l'actuelle majorité à la région n'a daigné sauver), la perte des fonctions officielles de l'Institut Culturel de Bretagne sous décision de M. De Rohan, les débaptisations forcées de centres culturels et d'un établissement scolaire portant les noms d'écrivains ou de linguistes, une opération de désinformation sur les écoles Diwan, relayée et coordonnée par les vassaux des partis gouvernementaux, etc.
Quelle haine les anime ?
Il n'y a qu'à reprendre ces violences verbales et suivre leurs sources pour voir se dessiner le spectre d'une mouvance nationaliste et souverainiste siégeant à Paris. Toutes ces pistes, les textes cités et les protagonistes référents mènent aux courants lambertistes et trotskystes et à leur partie émergée constituée de groupuscules aux idées très cocardières comme la Libre Pensée. Infiltrés dans diverses organisations politiques et associations (mêmes "culturelles" bretonnes, cf. l’Union des Sociétés Bretonnes d’Ile-de-France !), ses adeptes de la pensée unique se sont souvent illustrés par leurs actions violentes (dernier exemple connu d'une de leurs interventions musclées, lors d'un rassemblement pour la laïcité, le 10 décembre dernier, à Paris). Ce comportement présage la réalisation de leur rêve brûlant, résumé semble t'il par " un état, un peuple, une langue, une pensée, un pouvoir ", renvoyant ainsi à un slogan de triste mémoire.
Ainsi, l'association Bemdez appelle les Breton-ne-s, toutes les associations et les formations politiques que compte la Bretagne à faire face aux "mugissements de ces petits soldats".
Nos adhérents invitent M. Richard Ferrand, conseiller général PS du Finistère, si prompt à nier notre histoire, et l'union locale de la CGT de Carhaix, s'attaquant notamment au Gwenn-ha-du, a réfléchir sur le sens de l'histoire. Nous leur conseillons de se pencher respectivement sur le passé collaborationiste et colonialiste de M. François Mitterrand, personnage central du Parti Socialiste et de la gauche plurielle, et sur l'emblème du drapeau français lors des campagnes napoléoniennes jusqu'aux colonies, en passant par la France maréchaliste.
Enfin, nous ne pouvons que conseiller aux préfets qui piétinent notre histoire comme ils font fi de la langue bretonne à agir avec plus d'humilité en regard de leur passé peu glorieux : souvenons-nous à ce titre que l'intégration d'une autre culture et l'adoption d'une politique bilingue n'ont pas toujours fait autant débat dans les préfectures bretonnes...
Pour l'association Bemdez,
Bertrand Deléon.
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