D’Outreau au drame de Quévert : un naufrage judiciaire peut en cacher un autre
La Cour d’Assises d’Appel de Paris vient d’acquitter les condamnés de l’Affaire d’Outreau. L’évidence du naufrage judiciaire est confirmée de manière éclatante.
La Coordination Anti-Répressive de Bretagne réagit à cet arrêt et rappelle les faits suivants.
Le 19 avril 2000, une bombe tuait Laurence Turbec au MacDonald de Quévert.
Immédiatement, la procureure « anti-terroriste « du parquet de Paris y voyait la responsabilité de l’A.R.B. (Armée Révolutionnaire Bretonne) et affirmait que les explosifs provenaient du vol commis à Plévin quelques mois plus tôt.
Pendant quatre ans, une propagande honteuse se développait, pilotée par des responsables gouvernementaux. L’instruction de cette affaire fût très politique, menée uniquement à charge.Scandaleusement, des militants indépendantistes bretons étaient mis en cause, présentés comme coupables avant tout jugement par des media serviles.
Leur déclaration du 6 mai 2003, où ils clamaient leur innocence, était soigneusement passée sous silence : (voir le site)
Leur acquittement dépourvu de toute ambiguïté le 26 mars 2004 était, lui aussi, passé sous silence par plusieurs des media qui les avaient présentés comme coupables dès leur arrestation. Certains media d’Etat, suivis servilement par d’autres organes de presse, dérapaient gravement plusieurs mois après ces acquittements, par exemple en nommant en décembre 2004 un accusé qui aurait été déclaré « coupable » dans ce dossier ou en affirmant, sans nommer personne, que « des militants indépendantistes bretons » avaient été condamnés.
En juin 2005, au procès du vol d’explosifs de Plévin, un policier ayant participé à l’enquête et un expert en explosifs affirmait qu’il était impossible de confirmer que les explosifs ayant tué à Quévert provenaient du stock dérobé à Plévin. Cette information n’a pas été reprise…
Aujourd’hui, l’Affaire de Quévert n'est toujours pas résolue. Cinq ans et sept mois après les faits, trois des quatre accusés dans l’Affaire de Quévert sont toujours en attente du procès en appel… Là encore, nous sommes devant une flagrante violation du droit à un jugement « dans un délai raisonnable » tel qu’il est garanti dans la Convention Européenne des Droits de l’Homme signée et ratifiée par la France.
La Coordination Anti-Répressive de Bretagne renouvelle son soutien aux militants indépendantistes bretons poursuivis dans l’Affaire de Quévert. Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne, le porte-parole, Claude Le Duigou