Dans un rapport d'évaluation publié en juillet et destiné à l'État, la commission chargée d'évaluer les pôles de compétitivité propose de les scinder en deux groupes. Les pôles de type internationaux gérés principalement par l'Etat et des "pôles de compétitivité et d'innovations" gérés et financés principalement par les régions mais où l'Etat y jouerait toutefois, et sans surprise, un rôle d'évaluation. A noter que le rapport ne prononce pas une seule fois le mot Europe et qu'aucune coordination à l'échelon européen de ces pôles n'est recommandée. Seuls deux échelons sont retenus, le national avec des coopérations internationales possibles et le régional.
Le rapport dénonce les complexités inutiles et des chevauchements entre ce qu'on appelle des grappes d'entreprises et des pôles de compétitivité, citant le cas du pôle Mer Bretagne et de la grappe d'entreprise Pêches Durables de Bretagne.
Le rapport est complètement myope en ce qui concerne l'absurde division entre des pôles de la Bretagne administrative qui ont de toute évidence une incidence sur la Loire-Atlantique comme le pôle "mer et marine" ou des pôles des Pays-de-la Loire comme "Ensembles métalliques et composites complexes" qui concerne bien évidemment la région Bretagne vu sa très haute densité d'industries des composites ( voir notre article ) et des constructions navales qui n'ont pas encore disparu de Lorient et de Brest.
Même si le rapport se demande si les retours sur les investissements de l'état et des régions est suffissant, le principe même du financement de pôles de compétitivités, qui peut être considéré comme une forme moderne de colbertisme, n'est pas remis en cause. Et si l'argent investi avait permis plutot d'alléger les charges des entreprises comme la cotisation foncière des entreprises (CFE) ou la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) ? . L état de Californie ou le gouvernement fédéral avaient-ils décidés de favoriser et financer un cluster d'entreprises dans ce qui est devenu la Silicone Valley ? Bien sûr quer non.
P. Argouarch