C'est indigné mais je crois sans haine que cet homme de grande qualité
si discret nous a quittés. Ce n'est pas faute de lutter, et même de consacrer
ses dernières forces à la Sciences, puisqu'il avait contribué activement
à l'essai d'un nouveau protocole sur le traitement des cancers, pour soi évidemment,mais aussi parce qu'il avait un esprit généreux.
Il aurait pourtant largement mérité qu'il lui soit accordé une plus grande considération, sur la fin de sa vie, comme tant d'autres vétérans, me direz-vous,car son expérience si particulière lors des Essais Nucléaires, l'avait amené au plus proche du danger; et les volontaires ne se bousculaient pas disait-il !
Etait-il imaginable qu'on puisse lui dire les yeux dans les yeux, avant le départ en mission que le risque était négligeable ? Pour quelle raison lui avoir attribué une lettre de reconnaissance si le risque était si négligeable ?
Savons-nous seulement tout ce qu'on lui doit, comme à tous ceux qui ont participé à ce moment historique ?.
Notre confort technologique que le nucléaire a apporté dans bien des domaines, le prix de la paix, et donc indirectement la liberté -car à cette époque, l'équilibre du monde n'était pas si évident- tout cela est derrière nous, et si aujourd'hui, sa revendication d'indemnisation, qu'il ne plaçait pas au premier rang, a été balayé, il demeurera toujours debout dans la mémoire de ceux qui l'ont approché et apprécié.
Il remplissait pourtant les trois conditions exigées par la loi Hervé Morin …. D'autres ont imaginé d'autres turpitudes à lui opposer ; reconnaître le lien de ses lourdes pathologies avec son passé militaire aurait contribué à lui rendre plus douce la vie.
Pour l'heure, dans notre actualité, on prend beaucoup de temps à considérer d'autres cas, qui n'ont pas fait la moindre action, ni preuve d'oeuvrer pour le bien de la France , il y a là un anachronisme choquant, l'ordre des choses n'étant pas respecté, le dossier douloureux des Vétérans ce jour, toujours pas refermé... j'ai mal à la France.
Hugues ROUSEE
Secrétaire de l'ANVVEN