Nono présenté par ses deux copains, Pop's et Paul Burel
Nono n'aime pas se raconter, c'est un grand "taiseux". A l'espace Paroles, ses deux amis, rédacteurs du livre édité chez Palantines, n'arrêtent pas de blaguer, de raconter les anecdotes.
Lui, se tait, et prend la parole pour dire qu'un "dessin vaut mieux qu'un long discours". On apprend tout de même qu'il a commencé à quelques centaines de mètres du Palais des Congrès, au lycée Dupuy de Lôme à Lorient (le lieu où tous les bénévoles et groupes du festival vont manger) à dessiner. Il fustige un prof de dessin qui dégoûtait les jeunes des arts plastiques. Il est un grand sportif, passionné de randonnées en montagne. Et il a enseigné la philosophie à Vannes, et le dessin, sans aucun diplôme pourtant... Ses premiers dessins,il les fait pour le canard du lycée, puis étudiant à Rennes, c'est dans un bistrot de Villejean, le "Flandres", qu'il dessine sur les murs les aventures de Job "lak e-barzh" (qui met dedans) pour fêter les soirées bien arrosées.
Ses premiers dessins paraissent dans l'édition locale de Carhaix en 1973, puis il va travailler pendant 25 ans à Ouest-France. Il envoie ses dessins aujourd'hui au Télégramme et au Peuple breton, la revue de l'UDB. Censuré ? Pour la religion, souvent, à Ouest France. Pour le sexe, partout. Il se souvient d'un dessin qui avait été censuré pour l'affaire DSK, où il avait parlé des "accusations fellacieuses de DSK". Il voit en Reiser son maître. Il n'a jamais été attiré par la bande dessinée qu'il juge trop difficile.
Les deux potes parlent d'une "hagiographie" et non d'une biographie. Ils racontent la vie de Saint Nono. Pour Pétillon, qui a préfacé le livre, l'humour de Nono est malicieux et généreux. A la question "existe-t-il un humour breton ? ", il répond qu'il ne le pense pas, si ce n'est les "bretonnismes" qu'il utilise fréquemment et les personnages qu'il croque avec tendresse. L'inventeur de la "caricature empathique", jamais méchant, mais toujours très clair dans ses intentions de dénoncer des dysfonctionnements de la société bretonne. Aujourd'hui, il dessine dans deux campagnes contre l'alcoolisme dans le Morbihan et dans le Finistère, et revendique autant son Job lak-e-barzh de sa jeunesse que cette cause qui mine la Bretagne au quotidien.
Le Canard de Nantes à Brest et Fri lous ont été pour lui de belles expériences. Il déplore le trop petit nombre de dessinateurs de presse en Bretagne : Goutal, Chaunu, et lui, ce n'est pas suffisant. Ses affiches de fest-noz circulent toujours et c'est lui qui a fait la première affiche des vieilles charrues.
Nono, Breton ? "Je suis de Bretagne, je suis de culture bretonne, j'ai beaucoup de plaisir à venir ici au festival, dans les fest-noz..." Un gars simple, le Nono, puisqu'on vous le dit ...
Pour en savoir plus : Nono, Quarante ans de dessins, Yves Quentel et Paul Burel, Editions Palantines