Communiqué du comité de soutien de Jérôme Kerviel 31 mai 2012
Ce communiqué a été rédigé après concertation avec plusieurs membres du Comité.
Je rappelle que ce qui m'a amené à créer ce comité, ce sont les paroles mensongères et outrageantes qui nous parvenaient du tribunal parisien où Jérôme Kerviel était dépeint comme un monstre froid, cynique, roublard : on a tout entendu : terroriste, escroc etc. Tout naturellement j'ai voulu savoir la vérité et la vérité on la connait par sa vie ici en Pays Bigouden et non dans un milieu bancaire où chacun se méfie de l'autre.
Résultat de l'enquête : un gars correct, bien élevé, gentil, prévenant qui était d'après son prof de judo, un exemple de sérieux et de droiture dans un milieu où on ne peut pas tricher, il enseignait aux jeunes. Bref je suis là aussi en tant que témoin de moralité.
Salir ainsi son image permet par la suite de pouvoir l'accabler de tous les maux CQFD, ceci correspond à l'idée qu'on se fait de ce premier procès où d'emblée il était présumé seul coupable. Le seul tort de Kerviel est d'avoir choisi ce métier où tous les coups les plus tordus sont courants, il était trop correct, trop naïf, trop travailleur pour faire plaisir à ses patrons filous.
En droit français, le prévenu est pourtant présumé innocent. On a l'impression que dès le début les dés étaient pipés. Van Ruymbeke décide d'entrée d'écarter toute responsabilité de la Société Générale, refusant d'enquêter sur les pistes données par Jérôme Kerviel.
Si une responsabilité de la Banque était retenue, ce serait un cataclysme, les actionnaires demandant des comptes ; aux États-Unis les class-actions avec des milliards en jeu, n'ont pas abouti du fait de la seule responsabilité de Kerviel. Il était donc plus simple de nier toute implication de la Société Générale, quitte à passer pour des incompétents car enfin comment des juges peuvent avaler ce qu'un simple citoyen ne croit pas : voici les faits.
– Une hiérarchie qui ne contrôle pas et dit ne pas lire les courriels ;
– Des alarmes qui ne se déclenchent pas ;
– Les limites d'engagement désactivées sur le poste de Kerviel ;
– Des positions réelles (pas fictives) qui restent plusieurs semaines en attente dans la base tampon sans aucun contrôle contrairement à la loi anti-blanchiment ;
– L'absence de dénouement de certaines opérations qui n'entraine aucune réaction des services de contrôle back Office ;
– 947 opérations sans réalité économique visible en base tampon toujours sans réaction ;
– Des intervenants extérieurs (EUREX) qui préviennent la banque d'une activité anormale mais on laisse faire ;
– Anormalité de l'évolution des objectifs annuels fixés, disproportionnés par rapport à l'activité de Jérôme Kerviel, les responsables ne voient toujours rien ;
– Les appels de marge (plusieurs milliards) payés chaque jour par la Société Générale, démesurés par rapport à l'activité de Jérôme Kerviel ;
– Anormalité des frais de courtage etc. ;
– En tout ni plus ni moins que 6 services qui soi-disant n'ont rien vu, rien entendu (les managers du front office, le département risque et contrepartie, le département comptabilité, le middle office, le back office, la Fimat) sans compter tous les experts (voir le nombre d'articles sur le site www.soutien-officiel-kerviel.com que nous avons relayés), experts qui ne croient pas du tout à la soi-disant incompétence de la Banque.
Il était impossible de ne rien voir sauf à le faire exprès. On note que tous ces responsables ont été virés avec une bonne enveloppe.
Nous espérons fermement que cette fois les juges ne restent pas insensibles aux arguments de Jérôme Kerviel et de son avocat, qu'ils n'auront pas peur des conséquences mais qu'ils seront animés par le seul sentiment de justice.
Nous voulons un procès mettant en cause les 2 parties, un procès équilibré et équitable où enfin les puissants soient amenés aussi à rendre des comptes.
(voir le site) du comité de soutien et (voir le site) de la pétition.