Communiqué de presse du 27 avril 2012
La situation de Groupama 4 n'est pas favorable : décroché au large du cap Frio, Franck Cammas et ses hommes n'ont pas bénéficié des mêmes conditions météorologiques que le reste de la flotte. À cause de son décalage longitudinal d'une centaine de milles, les alizés d'est, qui propulsent le voilier français, sont aussi moins soutenus dans le Sud...
Les cartes ont été distribuées et Groupama 4 n'a pas pioché la bonne main ! À quelques milles près lorsque Telefonica était encore à l'horizon mercredi, Franck Cammas et son équipage ont vu le voilier espagnol partir sous un nuage et s'échapper inexorablement. Du côté des rives brésiliennes, Camper et Abu Dhabi ont finalement profité d'un flux plus régulier pour revenir sur la route de l'Américain. En 36 heures, l'écart vis-à-vis de Puma a grimpé de 30 milles à 100 milles...
Ce vendredi après-midi, Groupama 4naviguait au large de Salvador de Bahia à 175 milles dans l'Est de sa célèbre Baie de Tous les Saints : les alizés sont bien au rendez-vous mais ils ne soufflent qu'à une dizaine de noeuds. Ils viennent de l'est-nord-est pour le voilier français, alors qu'ils sont pratiquement déjà est pour le groupe de tête. D'où un écart de vitesse de près d'un noeud qui plombe encore plus ce décalage de longitude... Or il n'y a rien à faire, car la route est directe vers le Nord pour déborder les côtes brésiliennes et aucune option n'est en vue avant bien des jours.
Franck Cammas et ses hommes doivent donc « faire avec » et se concentrer sur la vitesse du bateau, car ce régime d'est n'est pas encore très stabilisé : des nuages, des molles, des bascules imposent aux hommes de quart sur le pont de perpétuels réglages, voir des changements de voile d'avant entre le Code 0 et le génois J-1. Prendre son mal en patience et se focaliser sur la suite du parcours est donc le leitmoti de Groupama 4. Surtout que les premiers vont encore être favorisés par la rotation des alizés au secteur sud-est, dès la nuit prochaine (heure locale) et par leur renforcement en arrivant au large de Recife.
La situation n'est donc pas bonne pour Groupama 4 qui va perdre du terrain au moins jusqu'à l'équateur, c'est à dire pendant les 600 prochains milles soit jusqu'à la fin du week-end. En effet devant Recife, les premiers vont toucher une brise d'une douzaine de noeuds qui va monter à plus de 18 noeuds au large de Natal (pointe Nord-Est du Brésil) où en sus, le courant océanique équatorial va pousser les voiliers un à deux noeuds plus vite vers le Nord-Ouest. Il n'y a donc pas franchement d'ouverture avant le Pot au Noir situé du 2° Sud au 2° Nord. Mais hors d'une couverture nuageuse importante qui peut provoquer des grains et des calmes, le Pot au Noir n'est pas vraiment développé, ni très actif : il ne va que légèrement ralentir les premiers, avant qu'ils ne crochent les alizés de l'hémisphère Nord.
Franck Cammas et ses hommes possèdent tout de même un atout : leur bateau est le plus véloce de la flotte au vent de travers au-delà de quinze noeuds. Cette carte va pouvoir être abattue quand le voilier français approchera des côtes brésiliennes au large de Recife. Mais ne nous leurrons pas : l'écart au premier va encore augmenter ces prochaines heures et ne devrait commencer à se stabiliser que ce week-end. Quant à le réduire, il faudra attendre le début de la semaine pour que l'effet « performance au travers » se mette en place...
1 - Puma à 3.555,5 milles de l'arrivée ;
2 - Camper à 14,70 milles du premier ;
3 - Telefonica à 27,8 milles du premier ;
4 - Abu Dhabi à 42,8 milles du premier ;
5 - Groupama à 104,1 milles du premier.