Le nouveau service annuel (organisation) mis en place par la SNCF le 11 décembre 2012 prévoit plus de trains en Bretagne, dans les cinq départements.
D'après les ébauches du nouveau service annuel, il est prévu plus de trains pour la Bretagne, y compris au départ de Nantes. Il semble donc que la direction parisienne de la SNCF a été touchée par la grâce, deux fois. Enfin ont-ils compris qu'il y a de plus en plus de population en Bretagne, hiver comme été, et que sans Nantes il n'y a pas de Bretagne même au sens ferroviaire. Il y a en effet un réel besoin de trains en direction de Quimper et de Brest par Rennes depuis Nantes, l'actuelle organisation étant insuffisante et les trains souvent bondés, au moins jusque Vannes et Auray par le sud et Lamballe par le nord.
Le cadencement, c'est-à-dire l'organisation des liaisons par tranches horaires, avec des départs toutes les demi-heures ou toutes les heures, qui est mis en place en France fin 2011 (sauf l'Alsace dont le TER est déjà cadencé), ne sera mis en place en Bretagne et Pays de Loire qu'en 2016, c'est-à-dire après l'achèvement de la future LGV. On remarque pour une fois la coordination des deux régions de « l'Ouest » qui a pour conséquence de placer tous les départements de la Bretagne historique sur le même pied d'égalité. C'est vrai que l'organisation ferroviaire se calque sur l'organisation économique, et une fois retirée la Bretagne historique, la région Pays de Loire n'a que peu de consistance…
Espérons que le délai mis en place pour assurer le cadencement ne débouchera pas, comme ailleurs en France, sur une réduction drastique de l'offre faite aux clients, notamment pour les petites gares, ou même à des suppressions de trains déraisonnables, notamment après 22 h et à midi, pour des liaisons pourtant plébiscitées (tel le « train du spectacle » , le dernier Paris-Orléans partant à 23 h 41 de la gare d'Austerlitz).
Hors nouveau service, la SNCF continue à réduire les horaires d'ouverture des gares et à en fermer de nouvelles, pour réaliser des économies de bouts de chandelle. Quand les gares ne sont pas des bâtiments fantômes aux volets cloués (Saint-Gildas-des-Bois, La Baule-les-Pins) ou carrément vendues (Langon) ou rasées (Saint-Mars de Coutais) et remplacées par des aubettes de bus plantées sur des quais déserts, elles ne sont plus que chichement ouvertes. Comme si vendre des billets n'était finalement plus la priorité… Même l'effort de mettre des machines là où il n'y a plus de présence humaine de la SNCF n'est pas fait. Raison : les coûts d'entretien. Toujours.
Le service 2012 sera surtout celui de l'entrée des compagnies ferroviaires privées sur les liaisons voyageurs, notamment Veolia au départ de Paris-Lyon pour l'Italie. L'expérience aidant, on peut déjà penser qu'il n'y aura pas de révolution dans les prix, tout au plus des politiques tarifaires agressives pour assurer le lancement des liaisons. En Bretagne, les principales villes étant proches les unes des autres, les compagnies privées ne pourront pas assurer des tarifs aussi avantageux que les TER ou les compagnies de cars, comme Eurolines qui a annoncé dernièrement sa décision de lancer des liaisons régulières entre les villes bretonnes, angevines, normandes et poitevines. Donc il est peu probable de voir circuler un jour des trains Veolia ou autres à l'intérieur de la Bretagne, si ce n'est pour relier notre région à l'autre bout de la France ou de l'Europe, ce que fait très bien et à moindre coût l'avion.
La nouvelle organisation SNCF est encore à l'état d'ébauche, mais déjà elle fait débat parmi les cheminots, et l'on peut suivre ses évolutions sur le web des cheminots. (voir le site)
Louis Bouveron