Communiqué Nantes, le 17 mai 2002
Un OUI de GAUCHE et BRETON
L’Europe à 25 ne peut pas actuellement fonctionner correctement. La Constitution permet des avancées réelles en termes de démocratie, de transparence et d’efficacité dans la prise de décision. Rien dans le texte ne vient renforcer les orientations trop libérales déjà reprochées à l’Union. Au contraire, la Constitution affirme solennellement un grand nombre de valeurs humanistes et de droits, notamment sociaux.
Bien sûr que ce texte est imparfait, car nous voulons une Europe sociale, pacifique et fédérale, reconnaissant les peuples et nations sans Etat. Mais comment pourrait-il en être autrement ? Il est le fruit d’une négociation extrêmement complexe au cours de laquelle chacun a dû faire des concessions. S’imaginer, qu’après un « non » de la France, il suffirait de se remettre à la table pour faire triompher telle ou telle thèse est irréaliste.
Dire « non » à la Constitution, c’est avoir le libéralisme (partie 3) sans avoir des avancées politiques contenues dans le projet (parties 1 et 2). En effet, la partie 3 du texte, la plus contestée à gauche, résulte des traités antérieurs. Elle s’applique déjà et continuera de s’appliquer. En matière de progrès social, rien n’est « gravé dans le marbre » et avant d’être une question de Constitution, c’est une question de rapport de forces.
Mettre l’Europe en panne, ce serait faire le jeu de ceux qui, Etats-Unis en tête, veulent une zone de libre-échange, mais surtout pas d’une Europe politique. Et ce serait affaiblir notre continent face aux nouvelles puissances du XXIème siècle (Chine, Inde…). Seule une Europe forte et unie peut peser dans le monde d’aujourd’hui et de demain, comme pôle de paix, de démocratie, d’humanisme et de respect des droits de l’homme.
Des avancées significatives sont à noter :
* l’inclusion de la charte des droits fondamentaux,
* l’accroissement des pouvoirs du Parlement européen,
* une présidence du Conseil européen plus stable (deux ans et demi au lieu de six mois actuellement),
* la création d’une fonction de ministre des Affaires étrangères de l’Union,
* la clarification et la simplification des actes législatifs de l’Union,
* l’extension de la règle de la majorité qualifiée, ce qui réduit les possibilités de veto d’un seul Etat,
* la création d’un droit d’initiative populaire (pétition citoyenne),
* la reconnaissance de la diversité culturelle et linguistique.
L’Europe, c’est une chance pour la Bretagne.
L’Europe agit pour diminuer les écarts de développement entre les régions. L’avenir de l’agriculture et de la pêche bretonne passe par l’Europe. L’Europe agit aussi pour préserver l’environnement ainsi que la diversité culturelle et linguistique, alors que la France freine des quatre fers toute reconnaissance des identités régionales. Parce que l’avenir de la Bretagne est tourné vers la mer et ses richesses et que la France a une économie continentale, la Bretagne a tout intérêt à s’appuyer sur l’Europe pour assurer son développement. L’Europe est une projection positive dans l’avenir.
C’est aussi un pas vers l’Europe des régions.
L’Europe donne de l’air aux régions alors que Paris les étouffe. L’Europe est une chance pour peser sur le système centraliste français qui concentre à Paris tous les pouvoirs politique, économique, intellectuel, culturel, médiatique…
Patrick PELLEN,
Conseiller municipal et communautaire de Nantes
Vice-président de l’A.E.M.B.
Membre du Comité fédéral de l’U.D.B. 44
Responsable de la section de Nantes de l’U.D.B.