Alsaciens, Basques, Bretons, Corses, Flamands, Occitans…
Les nations minorisées de France au traité constitutionnel européen
Comme le reste de la gauche, les partis de la gauche démocratique « régionaliste » qui cherchent à exprimer les aspirations des nations minorisées historiquement présentes sur le sol de la République , sont divisés sur la consigne de vote à donner lors du référendum sur le « traité établissant une constitution pour l’Europe » (TCE). Lors de sa consultation interne à laquelle ont participé 79 % des adhérents, le Partit Occitan (POC, autonomiste) s’est prononcé à 78 % en faveur du « oui », de même que le Parti nationaliste Occitan (PNO, indépendantiste mais qui est nettement moins à gauche et se définit comme « ethniste ». En revanche, le mouvement radical béarnais Anaram au Patac appelle à un « non occitan, social et solidaire ».
En Catalogne, la Fédération régionale de la Catalogne-Nord d’Esquerra Republicana de Catalunya (gauche républicaine, indépendantiste, membre du gouvernement autonome à Barcelone) est favorable au « non », de même que le Cercle d’Agermanament occitano-català (CAOC). En Iparralde (Pays basque de France), Abertzaleen Batasuna (AB), une formation indépendantiste unitaire dont les sensibilités internes vont du centre-gauche à l’extrême gauche, avait décidé que le parti ne prendrait position en tant que tel que si une majorité qualifiée de 70 % se prononçait dans un sens ou dans un autre, avec une participation d’au moins 50 % des adhérents. De ce fait AB n’a pas pris position, puisque 52,7 % se sont prononcés en faveur du « Non » , 35,7 % en faveur du « oui » et 11,5 % votant blanc. Les sections d’Iparralde des partis abertzale de gauche du Pays basque Sud ont suivi la position de leur parti : Batasuna (gauche radicale indépendantiste), interdit en Espagne mais légal en France, s’est prononcé pour le « non » et a lancé pour ce faire Ezetzaren Aldeko Ekimena (« Initiative pour le Non ») : son argumentation est fondée à la fois sur la nature néolibérale du traité et sur l’abscence de reconnaissance des nations sans État ; de même, Eusko Alkartasuna.(autonomiste social-démocrate) a pour slogan : « Oui à l’Europe, Non à cette constitution ».