Ka très spéciale Cour d’Assises de Paris l'avait condamné le 26 mars 2004 à quatre ans de prison. Il avait déjà subi trente mois de détention "provisoire". Le militant indépendantiste Arno Vannier sera à nouveau emprisonné à la Santé à Paris. Il déposera immédiatement une demande de mise en liberté conditionnelle.
C'est en décembre 1999 qu' Arno Vannier avait été arrêté par la police politique D.N.A.T. .
Une petite centaine de personnes l'a accompagné à la gare de Rennes ce dimanche après-midi. Elles avaient répondu à l'appel de la C.A.R.B.(Coordination Anti-Répressive de Bretagne), de Skoazell-Vreizh (Secours Breton), des associations Bemdez (Vannes) et Asambles (Rennes), des partis politiques Emgann (gauche indépendantiste) et du Parti Breton. L'Union Démocratique Bretonne, qui avait également dénoncé cette réincarcération, était également représentée, comme le syndicat C.N.T. (Confédération Nationale du Travail).
Dans le communiqué de soutien diffusé, Emgann avait souligné:"Nous considérons que cette mesure de réincarcération est superflue dans la mesure où Arno est bientôt susceptible de bénéficier d’une libération conditionnelle. C’est pour nous une mesure d’acharnement politique, si Arno avait été un riche homme politique français ou un ancien préfet collabo nul doute que cette réincarcération aurait pu être évitée", y voyant également l’occasion d'affirmer sa "solidarité avec Kristian Georgeault incarcéré depuis cinq ans en France en raison de son engagement indépendantiste au sein de l’ARB, et dont la remise en liberté conditionnelle vient d’être refusée. Une incarcération d’autant plus longue qu ‘elle s’effectue loin de son pays et de sa famille, ce qui est contraire au droit français et européen."
Pour sa part, le Parti Breton a estimé que "la justice française - qui sait se montrer clémente en d'autres circonstances - ne semble avoir qu'un seul but : casser psychologiquement Arno Vannier et en faire un exemple afin de dissuader les Bretons de lutter pour leur émancipation."
De son côté, l’UDB s'est élevée "contre la réincarcération d’Arno Vannier (...) plus d’un an après le jugement qui l’a condamné à quatre ans de prison et alors qu’il avait été libéré après deux ans et demi de détention préventive", dénonçant "l’acharnement" et soulignant "qu’il est absurde et inhumain de réincarcérer (...) après un tel délai, une personne qui est susceptible de bénéficier bientôt d’une libération conditionnelle", demandant par ailleurs "le rapprochement pour Kristian Georgeault, qui est incarcéré depuis cinq ans en région parisienne", jugeant "profondément anormal sur le plan des droits de l’homme et du droit tout court que Kristian Georgeault n’ait pas encore été transféré en Bretagne" et exprimant son incompréhension face au "fait de contraindre un homme à accomplir une peine de prison loin de son pays et de ses proches".
Pour la Coordination Anti-Répressive de Bretagne,
Le porte-parole,
Claude Le Duigou.