Lors de la Rencontre sur le design en Bretagne qui s'est tenue à Vannes, le mois dernier, Bernard Delhaye, président de l'Institut Culturel de Bretagne depuis un an, s'est engagé a moderniser, rajeunir et connecter l'institut au reste de la Bretagne. S'engageant dans des partenariats avec les acteurs de l'industrie, de l'université ou d'associations comme Produit en Bretagne, l'ICB a aussi recruté un jeune, Mathieu Guihard, pour assumer les responsabilité de coordinateur.
"Je veux casser cette image de société savante" qu'est l'ICB a déclaré Bernard Delhaye qui veut que "l'Institut devienne un lieu d'échanges et de passages". Le but est à ses yeux de "tisser au coeur de la culture bretonne et de la culture en Bretagne des liens avec tous". Autre exemple de cette nouvelle politique de l'institut, la remise des colliers de l'Hermine qui aura lieu cette année, le 9 août lors du Festival interceltique de Lorient (*). D'autres rénovations sont en cours comme celle du site web qui sera à la fois un portail de la culture bretonne, un outils multi-média et un réseau social.
Créé en 1982 à la suite de la Charte culturelle bretonne, l'Institut est financé par le Conseil régional de Bretagne et les départements bretons. Sa mission initiale était de coordonner le développement, la diffusion et la promotion de la culture bretonne. L'Institut a perdu, au fil de trente années d'existence, deux secteurs importants de la culture bretonne que sont la politique de la langue (devenue l'Office de la Langue Bretonne) et l'aide à l'édition (devenue un EPCC : Établissement public de coopération culturelle). Ces dernières années, la disparition d'Ivonig Gicquel et le vieillissement de ses membres, conjugué à l'institutionnalisation du Conseil Culturel, avaient créé des secousses, voire des démissions, au sein de la direction de l'Institut. Un autre coup dur a été la découverte il y a quelques années de détournements de fonds. Des fonds qui auraient été détournés par la comptable elle-même. Affaire judiciaire toujours en cours.
Suite au succès de la Rencontre sur le design, les uns pensent que l'Institut a trouvé un nouveau dynamisme. D'autres critiquent les dépenses de la rencontre qui s'élèveraient à 85.000 euros. Selon eux, ces moyens pourraient être mieux utilisés. Par exemple pour enseigner l'Histoire de Bretagne, une chose que l'Éducation nationale se refuse toujours à faire. 85.000 euros c'est aussi 8.500 livres d'histoire de Bretagne imprimés que l'on peut distribuer dans les collèges.
(*) Les Herminés 2010 sont l'écrivain Annaig Renault, la vice-présidente du Conseil culturel Catherine Latour, l'historien André Chédeville (†), et le chercheur Donatien Laurent.
Philippe Argouarch