Les mortalités estivales de l'huître creuse, Crassostrea gigas, sont décrites depuis une vingtaine d'années en France et en Europe, mais également au Japon, en Corée, aux États-Unis et en Australie. Ce phénomène des mortalités estivales a notamment fait l'objet d'une étude pluridisciplinaire en France entre 2001 et 2006 : programme MOREST [1].
Toutefois, depuis 2008 et en 2009, les surmortalités ou mortalités anormales d'huîtres creuses qui ont affecté les naissains et juvéniles au cours du printemps et de l'été, ont été particulièrement importantes. Les taux de mortalité calculés pour les huîtres de moins d'un an dans l'ensemble des bassins ostréicoles français ont en effet été compris entre 60 % et 100 %. Ces deux épisodes de surmortalités se distinguent à la fois par leur généralité, leur intensité et la nature des causes identifiées.
Parmi les facteurs expliquant ces surmortalités, se trouvent des agents pathogènes, en particulier un variant du virus OsHV-1. L'Ifremer et ses partenaires (universités et centres techniques) poursuivent donc, en lien étroit avec la profession, des recherches portant notamment sur la dimension infectieuse des surmortalités, les facteurs la favorisant ou la freinant.
La filière ostréicole est ainsi confrontée à une crise majeure, une des plus graves de son histoire qui constitue également un défi pour le monde scientifique. Pour faire face aux difficultés d'approvisionnement en naissains, l'Ifremer et la profession ont mis en place pour 2010 un plan d'approvisionnement de sauvegarde dans le cadre d'un protocole d'accord.
Ce protocole prévoit de proposer aux producteurs du naissain « sélectionné résistant », produit en écloserie privée à partir de géniteurs fournis par l'Ifremer issus du programme MOREST.
[1] (Mortalités estivales de l'huître creuse Crassostrea gigas)
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