Des milliers de Corses (4.000 selon la police et 15.000 selon les organisateurs) ont défilé samedi dernier dans les rues d'Aiacciu (Ajaccio) pour montrer leur refus de la sentence contre l'indépendantiste Yvan Colonna. La cour d'assise spéciale de Paris a confirmé la sentence à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté incompressible de 22 ans. Le nationalisme corse considère que cette sentence n'est qu'un acte politique et que le procès n'a pas été équitable. Les manifestants ont parcouru les rues de la capitale corse derrière une pancarte où on pouvait lire "Ghjustizia pà Yvan" (Justice pour Yvan, en corse). Selon Corse Matin, les manifestants qui protestaient scandaient "Yvan" et "liberté", deux termes en forme de mot d'ordre lors de cette manifestation. Cette dernière s'est terminée par quelques affrontements avec la police. La sentence contre Colonna confirme que l'indépendantiste continue à être considéré, par les autorités françaises, coupable de l'assassinat, en 1998, du préfet du département de Corse du Sud Claude Érignac. Colonna a défendu à tout moment son innocence. Le dirigeant du parti indépendantiste Corsica Libera, Jean-Guy Talamoni, considère que la sentence confirme que le procès contre Colonna a été une "sinistre pièce de théâtre" et que la décision judiciaire "a été écrite par le pouvoir politique". Talamoni a proposé que l'Assemblée de Corse débute une investigation parlementaire sur le cas Colonna. Les autonomistes Jean-Christophe Angelini et Edmond Simeoni ont également critiqué avec dureté le procès. Pour Simeoni, le cas de Colonna montre les "instruments répressifs d'une police et d'une justice d'exception". L'avocat de Colonna, Pascal Garbarini, s'exprimant à l'AFP, a qualifié l'affaire Colonna de "Dreyfus corse", en référence à l'officier français d'origine juive qui avait été accusée à tord de trahison et condamné à la prison à perpétuité en 1895. Article traduit du catalan : MónDivers.cat est partenaire d'Eurominority.eu