Ouverte au public mercredi dernier, la Foire du livre de Francfort a fermé ses portes ce soir après avoir enregistré une nouvelle progression du nombre des visiteurs. Cette manifestation qui remonte à la fin du Moyen Âge et qui fêtait cette année le 60e anniversaire de sa relance après la guerre, reste de très loin la plus grande foire du livre du monde et surtout le plus grand marché mondial d'achat et de vente de droits dans le domaine de l'édition.
Des exposants de 101 pays de la planète y étaient présents, mais, cette année encore, la Bretagne en était absente alors qu'il y avait comme chaque année des stands écossais, gallois, irlandais, basque, galicien, catalans, etc. Pendant plusieurs années, l'édition bretonne a été présente dans cette foire grâce à un stand collectif organisé par l'Institut culturel de Bretagne, la dernière fois en 2000. Depuis, du fait de la décision brutale de Josselin de Rohan, alors président du Conseil régional, de retirer à l'Institut sa mission générale dans le domaine du livre, plus personne n'a assuré cette présence bretonne annuelle à Francfort... Comme chaque année, plusieurs éditeurs bretons se sont naturellement rendus en visiteurs dans cette foire qui reste plus que jamais "la grande vitrine de l'édition mondiale".
Comme chaque année à cette époque, le magazine professionnel "Livres Hebdo" vient de faire paraître le nouveau classement des 200 premiers éditeurs de l'hexagone à partir des chiffres d'affaires de l'année 2007 (en sachant que l'exercice de certaines maisons ne prend pas fin le 31 décembre, mais le 28 févier ou le 31 mars).
Ce classement confirme la concentration financière croissante de l'édition française puisque les 12 premiers groupes, tous situés à Paris, réalisent ensemble plus des trois quarts - 76 % - du chiffre d'affaires de l'édition française.
Le premier groupe, de très loin, est le groupe Hachette, lui-même filiale du groupe Lagardère, conglomérat financier présent dans les domaines de l'armement, de l'énergie, des transports et d'autres secteurs d'activité. Premier en France avec un chiffre d'affaires de 2,13 milliards d'euros, le groupe Hachette, 6e éditeur mondial, est également le premier éditeur britannique, le premier éditeur australien et le premier éditeur néo-zélandais, à la suite de la prise de contrôle de nombreuses maisons d'édition dans ces divers pays. En 2007, le groupe Hachette a réalisé 68% de son chiffre d'affaires hors de l'hexagone, dans 25 pays différents et il emploie plus de 7 500 salariés dans le monde.
En sens inverse, de nombreux éditeurs français sont passés sous contrôle étranger. Après France-Loisirs, filiale du groupe allemand Bertelsmann, les éditions Atlas, filiale du groupe italien De Agostini, l'ensemble Dargaud- Fleurus- Dupuis- Lombard- Rustica- Mango- Fler, filiale du groupe belge Média-Participation, Flammarion, filiale du groupe italien RCS, c'est Éditis, le deuxième groupe français (C.A. 760 M €), qui est passé, il y a quelques mois sous le contrôle de l'Espagnol Grupo Planeta. Le groupe Gallimard, toujours français, n'arrive qu'au 7e rang des éditeurs de l'hexagone avec un C.A. de 290 M € en 2007.
Comme les années précédentes, le premier éditeur breton, la société Édilarge (éditions Ouest France), arrive au 35e rang avec un C.A. de 18, 556 M €, en progression de 11,6 % par rapport à 2006. Elle emploie 60 salariés.
Au 68e rang, on trouve le groupe ENI, dont le siège est à Nantes et qui a fait en 2007 un C.A. de 6,704 M €, en progression de 8,9% par rapport à 2006. Cet éditeur multimédia, spécialiste de l'informatique, édite des livres pratiques, des ouvrages d'autoformation, des livres de poche, des ouvrages parascolaires, scolaires, universitaires, techniques et scientifiques, mais aussi des logiciels et des cédéroms. Il emploie 80 salariés.
La Coop Breizh, dont le siège se trouve à Spézet, arrive au 79e rang avec un C.A. de 4,734 M € et un effectif de 28 salariés. En réalité, comme chaque année, ce chiffre d'affaires ne comprend pas la seule activité d'édition de livres, mais inclut aussi la diffusion d'autres éditeurs et l'édition de disques, secteur sinistré aujourd'hui en raison de la concurrence d'internet. C'est ce qui explique la baisse de chiffre d'affaires de - 8,6 % par rapport à 2006.
Au 125e rang, on trouve les Presses Universitaires de Rennes avec un C.A. de 1,843 M € et 14 salariés. Produisant plus de 180 titres par an, les PUR qui fédèrent aujourd'hui les activités d'édition des universités d'Angers, Brest, Le Mans, Nantes, Vannes-Lorient, Poitiers et La Rochelle, confirment leur première place, de loin devant toutes les autres presses d'université de l'hexagone.
Les éditions Jean-Paul Gisserot, fondées il y a eu 20 ans cette année par un Brestois, ont leur siège à Paris mais une filiale de distribution à Plouédern. Elles se situent au 128e rang des éditeurs français avec un C.A. de 1,778 M €.
Les éditions La Baule, dans la ville du même nom, arrivent au 146e rang avec un C.A. de 1,296 M €. Depuis plusieurs années, cette maison est passé sous le contrôle des Codes Rousseau, eux-même contrôlés aujourd'hui par le puissant groupe allemand Springer.
Enfin au 170e rang, on trouve les Éditions du Temps, de Nantes, dont le chiffre d'affaires a fait un spectaculaire bond en avant de + 44,5 % en passant de 701 000 € de 2006 à 1 010 000 € en 2007.
Il peut encore être intéressant de signaler que les éditions Assimil, qui sont installées en périphérie parisienne, mais qui appartiennent à la famille bretonne Chérel, sont au 67e rang des éditeurs français.