I. L'augmentation de la croissance
Une progression de 1 117 élèves (+ 8 %) sur les trois dernières années, plus 370 élèves en moyenne chaque année contre une moyenne de 313 élèves sur les trois années précédentes (2003 à 2005). La progression s'est donc accélérée depuis 3 ans. L'enseignement bilingue public atteint les 5 002 élèves. La filière publique bilingue est la première filière d'enseignement du breton en Bretagne. 17 postes ouverts en Bretagne (5 départements) dans le premier degré.
La progression est freinée par les refus d'ouverture de 3 nouveaux sites en primaire (- 72 élèves), refus d'ouverture de sections bilingues collèges (- 150 élèves environ) et les inscriptions en liste d'attente des Petites Sections dans de nombreuses écoles (- 100 élèves environ). La progression aurait dû être de plus 700 élèves, soit 15 %.
II. Les problèmes de l'enseignement bilingue peuvent se résumer en quatre points :
A ) Un développement encore trop lent ;
B ) Un manque de postes pour les maternelles ;
C ) Un nombre d'enseignants bilingues formés insuffisant ;
D ) Une insuffisance de reconnaissance juridique.
A ) Un développement encore trop lent
Deux nouveaux sites bilingues seulement ouverts cette année pour trois refus : Guichen en Ille‑et‑Vilaine (24 inscrits), Bannalec dans le Finistère (22 inscrits) et StEtienne‑de‑Montluc en Loire‑Atlantique (26 inscrits). 20 sections primaires sont sans succession dans leur collège de proximité.
B ) Un manque de postes pour les maternelles
On constate que de plus en plus de Petites Sections sont mis sur liste d'attente. A Lorient Merville ce ne sont pas moins de 20 enfants qui sont concernés. Nous estimons que plus d'une centaine d'enfants sont concernés et selon les témoignages de parents cette pratique est assez courante. Il y a également sur certains sites bilingues des conditions difficiles d'enseignement, avec des classes surchargées (Chateauneuf‑du‑Faou et Tréméven avec 38 enfants en maternelle sur un seul poste).
C ) Un nombre d'enseignants bilingues formés insuffisant
— Pour le premier degré : la création en 2002 du concours spécial de recrutement des professeurs des écoles a permis d'augmenter de façon importante le nombre d'enseignants formés. Toutefois, la vingtaine d'enseignants du premier degré formés chaque année ne suffit pas.
— Pour le second degré : il n'existe aucun équivalent au concours spécial de professeur des écoles. La formation des enseignants dits de DNL (discipline non linguistique : histoire-géoraphie, musique, dessin, sports, mathématiques) est laissée au hasard avec les conséquences que l'on connaît : une véritable pénurie en enseignant. C'est en histoire-géographie que la situation est la plus grave. Des postes sont encore non pourvus dans l'académie (Redon, Quéven). Notre inquiétude grandit encore devant la tâche qui nous attend dans les prochaines années. En effet, 90 % des élèves de l'enseignement bilingue public sont dans le premier degré.
D ) Une insuffisance de reconnaissance juridique
Une grande partie de nos problèmes vient de l'absence de cadre juridique. L'enseignement des langues régionales en France n'est pas un droit. La demande des parents est d'améliorer la législation pour que l'enseignement ne soit pas une simple possibilité, mais un véritable droit quand la demande est suffisante. Pour l'instant les parents qui demandent l'ouverture d'une classe bilingue sont à la merci d'un maire, d'un inspecteur, d'un recteur, d'une équipe enseignante.