Il y a une dizaine d'années, alors que je travaillais en Californie et croyais encore au rêve américain (le rêve breton a pris le dessus depuis), j'écoutais de temps en temps une radio locale très rock, KFOG. Je ne me souviens plus très bien du concept mais c'était une radio indépendante, avec une forte participation des auditeurs comme l'est la fameuse radio KGO, basée à San Francisco, qui inventa le concept talk-show, les émissions animées par les appels téléphoniques, si populaires en Amérique.
KFOG avait un slogan intéressant "If you do not like the news, make your own". Ce concept est directement a l'origine de l'ABP. Une idée qui a fait son chemin dans la tête d'un Breton insatisfait par les media qui couvrent cette région et l'absence d'une vraie télévision régionale telle qu'il en existe dans toutes les régions européennes avec ou sans identité culturelle.
L'ABP est en passe de devenir une association dont les membres sont les contributeurs. Le fonctionnement de l'agence a été précisé dès le début: ce sont les reporters inscrits qui publient et approuvent leurs articles. Les articles sont principalement des communiqués ou des dépêches. Les opinions persos et les analyses ne sont plus admises car d'autres forums font très bien l'affaire pour les débats. Le rôle de l'agence est d'informer.
L'agence n'a d'ailleurs pas de Comité de Rédaction. Il n'y a pas de bureau éditorial qui décide si on passe ceci ou cela comme dans un journal ou même certaines agences de presse. Si une radio et un journal télévisé sont limités par le temps et les journaux imprimés par le nombre de pages, le contenu et les rubriques de l'ABP ne le sont pas. Les articles peuvent avoir 100 pages, ça ne coûte pas plus cher (ça ne sera certainement pas le cas pour les vidéo ou audio clips, du moins pas avant 2020).
Les raisons des choix de l'ABP sont d'ordre politico-philosophique et aussi tout simplement d'ordre économique. L'agence est basée sur le bénévolat de ceux qui pensent avoir quelque chose à dire. Nous offrons un espace qui à vrai dire ne coûte presque rien par article publié. En plus on sauve des arbres.
Malgré tout, certains continuent de nous envoyer des communiqués en pensant que nous les publierons, alors que c'est à eux de le faire. L'ABP est sur la liste de presse de nombreuses associations et partis politiques au même titre que Ouest France ou le Télégramme et certains s'étonnent que les communiqués envoyés ne se retrouvent pas automatiquement sur le site. Au fond, c'est une bonne idée ! Mais on n'en est pas encore là. C'est l'étape suivante. L'ABP travaille sur des logiciels qui le feront. C'est à dire, automatiseront le passage du e-mail à la publication sur le site en moins d'une seconde. Il n'y aura plus de formulaire. Le reporter inscrit enverra un communiqué par e-mail, qui se métamorphosera en article sur le site. Après avoir supprimé le comité de rédaction, on supprimera le webmaster et d'éditeur. L'ABP aura alors accompli son but, son projet : un outil, une simple vaisseau sans équipage, en pilotage automatique, au service de la Bretagne.
Pour le moment, on n'en est pas encore là et pour être certain d'être publié, l'agence demande encore une fois à chacun de prendre les 2 minutes nécessaires pour auto-publier son article en utilisant le formulaire en ligne.
C'est un peu comme les stations d'essence. Il y a 20 ans il fallait attendre le garagiste ou le garçon de service et puis, à l'exemple des Américains, des stations ont offert le libre service. Le sentiment de liberté, de responsabilité et d'indépendance que vous éprouvez en publiant vous même vos propres dépêches sur l'ABP est le même que celui que vous éprouvez quand vous faites le plein vous-même. Il y a une première fois et puis on ne revient plus jamais à l'ancien système.
Jamais la liberté de la presse et de l'information n'a été si bon marché, si accessible a tous. A vous d'en profiter.
Philippe Argouarc'h
Philippe Argouarch