- Communiqué de presse -
LBDH : La maire, divers droite, de Morlaix, s'en prend au patrimoine breton
La Ligue Bretonne des Droits de l'Homme apporte son soutien à l'ensemble des acteurs (enfants, personnel, parents d'élèves…) « de l'école Diwan de Morlaix qui se trouvent actuellement face à de graves problèmes de locaux suite à une décision de madame la maire
Par Michel Herjean pour Ligue Bretonne des droits de l'Homme le 10/06/08 5:46

La Ligue Bretonne des Droits de l'Homme apporte son soutien à l'ensemble des acteurs (enfants, personnel, parents d'élèves…) « de l'école Diwan de Morlaix qui se trouvent actuellement face à de graves problèmes de locaux suite à une décision de madame la maire (élue liste divers droite) de cette ville. » On ne peut que constater que cette attaque contre l'enseignement en breton intervient quelques jours après que Marc Le Fur se soit fait déborder par les éléments les plus jacobins de son parti lors du débat sur les langues régionales à l'assemblée nationale.

Même si l'amendement sur les langues régionales a été adopté par l'assemblée nationale. Il lui reste à obtenir une confirmation au congrès, et ce n'est pas lui qui pourra sauver la langue bretonne.Nous attendons des actes beaucoup plus forts.

Nul doute monsieur Le Fur ne tardera pas à clamer haut et fort son soutien à l'école immersive, à moins qu'il ne se fasse doubler par Jean-Jacques Urvoas au nom du Parti socialiste. Nous avons assez dit que comparer « la langue bretonne à un quelconque patrimoine c'était s'assurer une bonne fois pour toute sa disparition, au moins sa muséification. Il semble que madame la maire de Morlaix souhaite accélérer la cadence. »

Nous remarquons aussi que quand il s'agit d'attaquer la langue bretonne et à son enseigne ment dans toutes les filières, le clivage droite-gauche saute sans aucune difficulté, comme nous le démontrent les récentes polémiques à la Chapelle-Neuve (école Diwan) et à Lannion (respect de la toponymie) ou à Douarnenez (très peu de chances d'ouvrir un second site bilingue public). La liste n'est pas exhaustive. Le front du refus, véritable front nationaliste français, ne connaît aucune barrière lorsqu'il s'agit de défendre la République au mépris des conventions internationales que l'État français se refuse à signer ou à ratifier, comme notamment le 30e article de la Convention internationale des droits de l'enfant, qui stipule : « Dans les États où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques ou des personnes d'origine autochtone, un enfant autochtone ou appartenant à une de ces minorités ne peut être privé du droit d'avoir sa propre vie culturelle, de professer et de pratiquer sa propre religion ou d'employer sa propre langue en commun avec les autres membres de son groupe. » Dans ces conditions, et alors que l'État français se prépare à prendre pour six mois la présidence tournante de l'Union européenne, « on peut se demander quelle crédibilité cet État peut encore avoir auprès de ses voisins européens largement plus en avance en ce qui concerne la protection des minorités nationales et de leurs langues. »

Pour la LBDH M.Herjean

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