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- Chronique -
Un totalitarisme de la nullité : Kenneth White ne mâche pas ses mots
Invité par le festival à l'occasion de la sortie de son dernier livre, l'auteur écossais nous parle d'intelligence "poétique"
Fanny Chauffin pour ABP le 16/08/16 11:54
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Réalisation :

Invité par le festival à l'occasion de la sortie de son dernier livre, l'auteur écossais nous parle d'intelligence "poétique".

Clair, concis, l'homme étonne. Il a étudié plus de trente cultures différentes, se réfère à Aristote pour arriver à la période contemporaine, il est un poète errant qui s'essaie à une réflexion profonde sur notre société robotisée, où les parents ont une immense responsabilité dans l'éducation des futurs adultes.

"Notre présence au monde", c'est ce que veut nous montrer Kenneth White, en donnant des points précis, son système D pour changer ces déterminismes économiques :

- Destructuration : sortir du cadre étouffant dans lequel on est enfermé, car ces cadres sont limitatifs.

- Déconnexion : dans le wagon qui l'emmenait de Paris en Bretagne, Kenneth a compté le nombre de personnes qui lisaient des livres (trois), des journaux (cinq), alors que tous les autres étaient sur leurs communications électroniques... Smith parlait déjà de l'avenir de la société avec "la surproduction de gadgets vouée à une réalité triviale". Comment peut-on remplir sa vie avec ça ?, interroge l'auteur.

- Déambulation : le nomade intellectuel qu'est Kenneth White, qui habite désormais sur la côte nord du Léon, invite au voyage et au "gai savoir" de l'ancienne culture provençale, une intelligence curieuse et rieuse.

Crise en Europe, crise de l'Europe, Kenneth dénonce les intellectuels engagés comme Jean-Paul Sartre, des intellectuels qui s'engagent "trop vite", ils créent des "cauchemars, leurs interventions sont trop rapides. Pour l'Irak les auteurs anglais et américains engagés, quel foutoir !" Il dénonce aussi les intellectuels médiatiques qui passent leur temps à commenter les événements de la semaine, du mois, en faisant commentaire sur commentaire : du " blablabla "...

Pour lui, nomade intellectuel, il se contente de traverser des territoires et des cultures, avec au centre de chacune des trente grandes cultures qu'il a étudiées, une image centrale, la Vierge pendant le Moyen Âge, l'agora dans la culture grecque avec Homère (comment faire pour que les gens vivent ensemble de la manière la plus décente possible, les Chinois avec le " livre des odes ". Pour lui, aujourd'hui, c'est la terre sur laquelle on est en train de vivre qui constitue le foyer d'énergie, une géopolitique au delà de la "politicaillerie"...

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Youtubeuse, docteure d'Etat en breton-celtique à l'Université Rennes 2 / Haute Bretagne, enseignante, militante des droits humains à Cent pour un toit Pays de Quimperlé, des langues de Bretagne avec Diwan, Aita, GBB, ...., féministe, enseignante, vidéaste, réalisatrice, conteuse, chanteuse, comédienne amateure, responsable depuis vingt ans du concours de haikus de Taol Kurun, des prix littéraires Priz ar Vugale et Priz ar Yaouankiz, ...
Voir tous les articles de de Fanny Chauffin
Vos 3 commentaires :
Lan Tangi Le Mardi 16 août 2016 19:26
Ne vefe ket kentoc'h "le gai savoir"?
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Lucien Le Mahre Le Mercredi 17 août 2016 12:46
Quelques élucubrations aoûtiennes inspirées par cet article ...
Déstructuration : même s'il faut bien entendu dépasser les cadres limitatifs et contraignants, il ne faut pas oublier non plus qu'ils nous ont construits. Cette dualité est capitale.
Déconnexion : éternelle angoisse des générations successives. Nos Druides antiques avaient exactement les mêmes réticences quand ils renâclaient à passer à l'écriture, tant elle leur apparaissait comme une sorte de sténo rudimentaire inapte à conserver, non seulement leur capacité mémorielle, mais surtout la plénitude de leur message, pour eux garantie par l'oralité, dans laquelle la musicalité de la langue possède un sens lui aussi déterminant.
Déambulation : il y a d'autant plus à apprendre chez les autres, sans trop divaguer, qu'on a été préalablement structuré par sa propre appartenance culturelle.
Les "intellectuels": catégorie dont la définition ne va pas automatiquement de soi, surtout quand elle s'exonère de tout esprit de clairvoyance ou de prudence dans ses conceptions livrées aux sociétés humaines. Y place-t-on ou non les artistes, qui nous font progresser, à terme, par les avancées de leurs visions, sans bien sûr que celles-ci soient applicables intégralement ?
On est en effet tout-à-fait en droit de se montrer méfiant à l'égard de la version dite "engagée" de ces intellectuels, c'est-à-dire celle décidée à faire passer sa cause avant la vérité des choses, passant ainsi de son rôle de libre déchiffreur du réel à celui de militant aux ordres.
Et la longue liste des chausse-trapes, errements et dérives que leur esprit trop généreusement réputé rationnel - mais trop suiviste - n'a pas su éviter, en tout cas pas plus que les autres, n'est pas de nature à nous redonner une confiance dévote en leurs jugements.
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Léon-Paul Creton Le Dimanche 21 août 2016 07:51
« Y place-t-on ou non les artistes, qui nous font progresser, à terme, par les avancées de leurs visions, sans bien sûr que celles-ci soient applicables intégralement ? »
Lucien Le Mahre, j’oserai un « petit » désaccord avec votre affirmation sur les artistes, mais la chute de votre phrase tempère un peu plus ce sentiment ;). Mais quand même, « intuitivement » je ressens pour le « nous faire progresser » et sur les « avancées de leurs visions » qu’ils ne sont pas généralement vraiment d’avant-garde, mais relèvent bien plutôt du piou-piou de corps d’armée, et de la « haute couture » du prêt à porter/penser jean’s ; du conservatisme anti conformiste et révolutionnaire de plateau et de salon bohème friqué. Sauf...
Dans bien des cas l’on confond pognon et vision, plus on en a (…ils en ont) plus l’on voit juste et élevé ! Sans doute ? Ça, ça me rappelle une certaine chanteuse _ à succès bien sur_ à un concours de Miss France, et à qui l’on demandait son impression sur les charmantes jeunes femmes qu’elle évaluait, et qui répondit : L’on ne les a pas encore entendues parler.
Elle si !... et chanter.
L’on va même jusqu’à demander paraît-il, l’imposition des mains et la bénédiction de G.Jugnot aux enfants, après son « cachet » et « performance » dans Les Choristes. Aux nouveaux Rois il est donc donné le pouvoir de guérir les écrouelles ?... Du cinéma ou du théâtre, du Café de Flore à la grotte de Massabielle et Kaaba, nous évoluons.
De ces rois j’en vois pas mal qui sont « à poil » ! Si l’on décide de les hausser au rang d’intellectuel, qu’on soit tous ainsi et aussi intronisés ! Et moi avec bien entendu (^0^)
Au fait c’est quoi un intellectuel ?... Ça se digère bien en vacance ?...
Luc Ferry et son livre La Révolution Transhumaniste, je pense que s’en est un vrai, mais je m’y connais peu…M'a intéressé!
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