Le 6 mai 2021, Daniel Cueff a signé le « plan Marshall » pour sauver nos langues. Cela fait plusieurs années déjà que nous appelions ce plan de nos vœux avec tous ceux qui ne se résignent pas à la disparition de nos langues, aboutissement logique d’une politique linguistique dérisoire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes . De l’ordre de 3% d’enfants scolarisés en classe bilingue, contre 50% au pays basque nord, avec un taux de progression du nombre d’ élèves qui n’a jamais été aussi faible qu’en 2020. Même Diwan perd des élèves depuis deux ans.
Alors, on fait quoi ? On continue dans cette impasse pour ne pas trop accabler M. Chesnais Girard ? La moindre des choses eût été pour ce dernier de trouver la force d’affronter l’échec de sa politique et d’y remédier. Or, il n’en est rien. S’il est réélu pour six ans, ce sera la fin de nos espérances. Il continuera à ne rien faire ou à mettre des bâtons dans les roues de son élu-e chargée du devenir des langues. « Loïg n’est pas avec la Bretagne » . La Bretagne, pour lui comme pour ses amis du PS, n’est qu’une clientèle ! Pour nous, elle est notre âme. La politique doit moins être une agence de placement de candidats en mal d’élection, qu’une confrontation de projets et de volontés !
C’est aujourd’hui ou jamais pour sauver nos langues. Et ce plan Marshall représente l’espoir. Il symbolise le renouveau breton marqué par le volontarisme politique : co-officialité de nos langues, ratification de la charte des langues régionales, généralisation de l’enseignement de nos langues et de notre Histoire à tous nos enfants.
L’initiation à nos langues sera généralisée à l’ensemble de nos enfants, avec une place légitime pour le gallo. Les jeunes bretons doivent savoir que leur pays est riche de deux autres langues. Doublement des élèves en classe bilingue breton-français pour arriver à 40 000 élèves en fin de mandature, avec une labellisation d’un parcours plurilingue. Il faut renforcer l’attrait de l’enseignement de nos langues.
Ce plan repose largement sur les moyens et surtout sur la formation massive des enseignants à l’image de ce que font les pouvoirs publics en Corse. Il ne faut plus accepter ce décrochement insidieux entre la situation corse, basque où les choses avancent, et une Bretagne en déshérence.
Le problème, comme toujours, est dans les têtes. Les Bretons, même les plus militants, ont intériorisé les difficultés matérielles ou juridiques. Nous manquons trop souvent d’ambition et de volonté.
La liste Bretagne ma vie ose ! Triplement du budget de la politique linguistique à droit constant, et mise en œuvre du processus aboutissant au statut particulier pour la Bretagne afin d’obtenir les compétences qui nous permettront d’aller bien au-delà, comme n’importe quelle nation majeure d’Europe.
Il suffit de vouloir. Nous ferons en sorte que la reconquête linguistique s’affirme en Bretagne dans une visibilité accrue. Nous mènerons un recensement général de nos noms de lieux en breton et en gallo, et créerons un grand Institut de la civilisation bretonne, conçu comme un lieu de mémoire.
Ce plan Marshall est dans le débat public à présent et il appartient aux autres listes de se positionner au regard du programme linguistique le plus ambitieux qui n’ait jamais été conçu en Bretagne. Il semblerait que pour l’instant, le silence prudent soit de mise.
Les Bretonnes et les Bretons sont à la croisée des chemins. C’est maintenant que l’on peut encore sauver nos langues, ensuite il sera trop tard.
Les partis parisiens pratiquent l’incantation, mais rien de sérieux n’en sort lorsqu’ils sont au Pouvoir. En Bretagne, ces partis ne sont que les relais locaux d’ intérêts nationaux. Leur vision de la Bretagne ne dépasse jamais celle de la région morne qui leur offrira quelques postes et marches-pieds pour réussir à Paris. Les partis parisiens sont le miroir du centralisme.
C’est pour donner le change qu’ils pratiquent l’incantation décentralisatrice à la veille des élections locales. Qui peut vraiment croire que les Verts souhaitent le fédéralisme ou la réunification de la Bretagne ? Les verts des « Pays de la Loire » nous ont dit récemment qu’ils ne voulaient pas d’une Bretagne réunifiée. Nous connaissons tous des Verts jacobins qui n’aspirent qu’à la radicalité. Le « referendum » sur la réunification est bien commode pour donner le change.
Les Verts chercheront à faire alliance avec Le PS qui n’a pas fait avancer la Bretagne depuis quinze ans. Pour la Bretagne, il n’en sortira que six ans de marasme de plus. La liste « Bretagne ma vie » , elle, ne cherchera alliance avec personne ! Elle construira pour l’avenir !
Pour sortir de cette impasse, la liste Trans-partisane, Bretagne ma vie, a lancé une dynamique forte. Le « plan Marshall pour nos langues » n’est qu’un pan d’un projet politique global conçu par des Bretonnes et des Bretons compétents et dévoués au service du développement de leur pays.
Avec Bretagne ma vie, la politique sort des affres politiciennes de répartition des places pour retrouver la culture du projet.
La définition de ce projet politique global ne souffre d’aucun carcan parisien. Elle n’est que le produit de ce que veulent les Bretonnes et les Bretons pour demain. C’est pour cette raison qu’il est ambitieux et qu’il sera intégralement mis en œuvre lorsque nous aurons gagné les élections. Daniel Cueff est le premier garant de cette volonté politique.
Au mois de juin prochain, votons utile pour « Bretagne ma vie » et sortons de l’ère de la duplicité !
Avec le concours de tous, nous gagnerons ces élections régionales et remettrons la Bretagne dans le sens de l’Histoire et du progrès.
Yvon Ollivier
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