
La sortie de mon nouveau roman fantasy "la langue des morts" est l'occasion d'une réflexion sur l'opposition fondamentale dans l'humanité entre "peuple racine" et "peuple élu". Un peuple élu sera toujours incité à répondra sa substance. Un peuple racine puisera dans ses racines sa force de résistance. Au nom de quoi un peuple peut-il se dire élu?
Je me suis toujours demandé ce qu’il en serait d’une société où les hommes parvenaient à communiquer avec leurs morts, comme si la limite qui s’offraient à notre existence n’en était plus vraiment une. Je pense que si les hommes savaient la langue des morts, comme les personnages de mon roman fantastique, ils peineraient à communiquer avec leurs défunts. Que pourraient-ils se dire d’important ? Nos morts seraient-ils passionnés par nos petites querelles intestines et dérisoires, alors que leur esprit ne connait plus de limites et erre où bon lui semble ? Que comprendrions-nous de leur univers illimité ? C’est le point de départ de mon roman « la langue des morts » Amazon ..Et si les morts venaient à nous aider, eux qui savent tellement de choses et disposent de moyens de nature à influencer le cours des affaires humaines ? Ne deviendrions-nous pas d’une puissance inégalée ? Les peuples qui cultivent un lien prononcé avec leurs morts sont des « peuples enracinés ». Ce fut notre cas à nous, Bretons et c’est encore le cas même si la corruption des mœurs par l’individualisme moderne a gagné du terrain. Il suffit de regarder autour de nous. On rejette la mort ! On ne veut surtout pas la voir à la maison. Elle a quitté nos demeures pour le funérarium et avec elle, c’est l’humanité que l’on rejette. Certains en viennent à cultiver l’illusion d’une humanité fusion avec Gaia, privée de la moindre sacralité, au point de réduire la dépouille à un vulgaire humus pour la culture des carottes. Je n’aime pas les carottes ! Ce sont les mêmes qui préfèrent les tritons aux Bretons. Les peuples enracinés ont ceci de bon qu’ils se maintiennent dans leurs limites naturelles, leur vieux territoire. Ici c’est dans la forêt que « ceux d’ici » plongent leurs racines et c’est dans la forêt que leur âme se retrouve après le grand voyage, sous la forme d’une pierre ou d’un arbre. La vie ne fait plus sens pour eux sans leur forêt. Sans elle, ils dépérissent et ne sont plus les mêmes. Ils ne forment plus un peuple mais un agglomérat d’humains fétus de pailles, prêts à s’envoler à la moindre sollicitation malheureuse. Par nature, les « peuples enracinés » s’opposent aux « peuples élus ». Un peuple élu -nous en connaissons et beaucoup plus près que vous ne le pensez- n’aura de cesse d’exporter sa propre substance jusqu’au point ultime où il trouvera une résistance. Normal, il a été élu ! Par Dieu ou par la raison, mais qu’importe, Il a été élu. Il ne sert de lui demander compte de ses abus, de le questionner puisque ses abus ou ses conquêtes sont en phase avec son essence même, avec sa manière à lui de se penser. Et si notre histoire mondiale ne devait pas ses tourments et soubresauts à cette guerre sans fin entre peuples élus et peuples racines ? Il arrive certes que deux peuples élus s’entrechoquent lorsque leur élection se contredisent. Je dois convenir qu’il arrive aussi que deux peuples racines s’affrontent mais il ne s’agit que de quelques escarmouches. Leur nature ne les pousse pas à l’agression. Il arrive même qu’un « peuple élu » devienne « peuple racine » et vice-versa. Entre peuple racine et peuple élu, j’ai choisi depuis longtemps. Si Je connais les racines, je n’ai jamais compris au nom de quoi un peuple pouvait être élu. L’élection alléguée ne confère aucunement le droit d’assujettir autrui. Pour conjurer ce risque, la meilleure chose que nous pouvons faire est de cultiver nos racines. Aujourd’hui, de nombreuses associations oeuvrent à la diffusion de l’histoire de Bretagne, de notre identité, de nos langues et de notre rapport au monde. Ce travail est essentiel. A Koun Breizh, c’est notre raison d’être car la vérité se tient toujours dans ce que l’on nous cache. Beaucoup d’entre nous oeuvrent à sauver nos langues, mais trop souvent au nom du concept vague de diversité culturelle, sans oser penser ce qui fait de nous un peuple, notre essence singulière en ce bas-monde et ce qui fait notre humanité. C’est le peuple que nous formons qui justifie le mieux l’apprentissage de nos langues et notre histoire à tous nos enfants. J’adore raconter des histoires mais j’aime plus que tout les histoires utiles. Il arrive que le merveilleux et l’imaginaire nous éclairent sur ce que nous ne percevons plus ou si mal au quotidien. Il faut partir loin pour se retrouver. Ce roman fantasy « la langue des morts » n’est qu’une allégorie. « Toute coïncidence avec des événements passés ne serait que purement fortuite » Yvon Ollivier auteur
Commentaires (2)
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1.
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« Peuple-racine » ? Attaché à un territoire stable ? Mais le fondement (langue, population, christianisation,...) de notre Bretagne continentale se trouve en Bretagne insulaire, comme Y. Ollivier le sait nécessairement. Je crains que la notion ne reste à préciser, mais je n’ai pas lu le livre...
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2.
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« Peuple-élu » ? Historiquement, culturellement, « religieusement », il n’en est qu’un seul au monde qui corresponde à cette appellation unique : le peuple d’Israël (à l’origine – cf la Bible hébraïque – ce vocable évoque d’abord la filiation générationnelle d’une population, par la suite et par extension il a pris une portée géographique).
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Pour ceux qui souhaitent explorer la question, ou le positionnement relatif entre Juifs et Chrétiens (faut-il rappeler que « Jésus/Yeshouah » était juif lors de sa vie terrestre, et que la première ou « ancienne Alliance » reste valide ?), il existe d’innombrables ouvrages pédagogiques ou de réflexion mais aussi des associations qui, depuis des décennies, favorisent la connaissance mutuelle (en vrac : « DAVAR », « AJCF », « Fraternités d’Abraham », d’autres encore peut-être). Même si l’on n’habite pas une grande ville (par exemple : Paris, Rennes...) il est possible de les contacter.
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Pour illustrer mon commentaire, une citation, extraite d’un ouvrage datant de 1961 (avant le Concile Vatican II, donc) :
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« .../... L’esprit du Décalogue réside en ce fait qu’une relation toute particulière s’établit entre YHWH [prononciation possible : YaHWeH, ou alors utiliser une autre terminologie : l’Eternel, ajout pour ABP] et le peuple hébreu. Dieu appelle un peuple à être son témoin dans le monde. Mais ce qui fait l’originalité religieuse d’Israël, c’est que la foi en le Dieu unique qu’il doit promouvoir ne pourra survivre que si ce peuple est fidèle à certaines exigences morales. La révélation de Dieu dans l’histoire du monde est ainsi indissolublement et tragiquement solidaire du comportement de l’homme. Le Dieu de sainteté, de justice et de vérité se fera connaitre à ceux qui le cherchent dans la sainteté, la justice et la vérité. C’est cela que la Bible appelle « garder l’alliance. .../... ».
Extrait de : Sur les chemins de la Bible, M-J Stève, Arthaud, 1961, 130 photos et 10 cartes. 243 pages. Imprimatur, Niciae, 8 octobris 1960).
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3.
A l’heure (en fin d’été 2025) où, d’une façon aussi surprenante qu’inquiétante, semble monter une vague d’antisémitisme (parfois appuyée par des personnages politiques très en vue) en France (et sans doute en Bretagne aussi ?), il est à mon sens de la responsabilité de chacun d’être vigilant.
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Se documenter honnêtement est un premier pas pour ne pas hurler avec les loups. Ne pas mélanger les genres. La quête existentielle, pérenne, et qui concerne tout être humain, est une chose. La géo-politique, variable, et qui concerne une région singulière dans le monde, en est une autre. Les interactions entre les deux champs rendent complexe la lecture des événements. L’histoire sur le temps long et l’actualité immédiate s’entrechoquent. La démocratie et le terrorisme se confrontent. La technologie et la misère se côtoient.
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Mais la « Shoah » - l’extermination de 6 millions de personnes, entreprise unique dans son intention ultime : plonger le monde dans un paganisme généralisé. Car bien sûr, l’Eglise catholique était la suivante dans le collimateur des maîtres du « national-socialisme »- est passée par là. N’oublions pas.
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Emaomp o vevañ goude ar « Shoah » (c’hwec’h milion a dud lazhet e doare spontus, dezhi ur pal teñval-teñval : distagañ ar bed diouzh ar sklerijenn speredel ha doueel). Ne c’hellomp ket ankounac’haat.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Avraham_Stern