Loeiz Ar Beg nous a quittés en 2025, à l’âge de 87 ans. Militant de la première heure, cofondateur de l’Union Démocratique Bretonne (UDB) en 1964, historien engagé et professeur d’histoire-géographie, il laisse une empreinte profonde dans l’histoire politique et culturelle de la Bretagne contemporaine.
Né en 1938 à Penmarc’h dans le Pays bigouden, élevé par sa grand-mère bretonnante, il fait très tôt l’expérience du déracinement et du monde colonial en vivant à Madagascar durant son adolescence. Revenu en France à 18 ans avec le projet de devenir pêcheur, il est envoyé en Algérie de 1958 à 1960, où il dirige une harka en Kabylie – une expérience fondatrice qui marquera sa conscience politique.
De retour en Bretagne, il passe son baccalauréat puis entreprend des études d’histoire-géographie à Rennes. C’est là qu’il rejoint le MOB (Mouvement pour l’organisation de la Bretagne), avant de participer en 1964 à la fondation de l’UDB aux côtés notamment de Yann Cheun Veillard, Ronan Leprohon et Hervé Grall, premiers responsables du bureau central du parti. Il en sera un des quatre membres de l’exécutif. Après un départ en 1970, il réintègre le parti en 1981.
Sa carrière se poursuit comme professeur à Saint-Malo, sans jamais renoncer à son engagement breton. Il préside l’association Identité bretonne dans les années 2000, crée la Maison de l’Histoire à l’Institut culturel de Bretagne, et multiplie les conférences bénévoles sur l’histoire de la Bretagne. Son ouvrage Les Bretons et leurs libertés (éd. Beltan) demeure une référence majeure pour comprendre la complexité du rapport entre identité bretonne et République.
Militant discret, généreux, rigoureux, Loeiz Ar Beg a formé plusieurs générations de militants bretons par son érudition, sa constance et son refus des faux-semblants. Pour nombre d’entre eux, il fut un déclencheur d’engagement, un passeur de mémoire et d’idéal.
Ses obsèques auront lieu ce vendredi à 14h30 à l’église de Saint-Ideuc, à Saint-Malo.
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