Entre 600 et 800 personnes se sont rassemblées ce samedi 30 novembre 2019, à Paris, devant le ministère de l’Éducation nationale. Venues de Bretagne, de Corse, d’Occitanie, d’Alsace, du Pays-Basque, de la Catalogne française… Elles manifestent contre la réforme du lycée et du baccalauréat mise en application au mois de septembre dernier qui fragilise l’apprentissage des langues régionales. Le matin 5 personnes ont été reçues au Ministère et l'après-midi s'est tenu un atelier de rencontres et d'échanges entre les différentes associations qui ont décidé de tisser des liens plus étroits à travers tout l'hexagone. Le député Paul Molac va travailler sur un projet de loi pour les langues régionales.
Ça tombe mal car, comme le fait remarquer Michel Feltin-Palas de l'Express, "La transmission par les familles étant aujourd'hui quasiment interrompue, seule une institution peut encore sauver ces langues : l'Ecole". La réforme Blanquer impose la scolarité dès l'âge de trois ans, ce qui prive l'enfant encore plus de l'exposition éventuelle à la langue du pays. Même Saint-Just n'en avait pas rêvé autant quand il déclara à l'Assemblée nationale en 1793 "Les enfants appartiennent à leur mère jusqu'à l'âge de cinq ans, et à la république ensuite".
"Nous avions demandé que les langues régionales soient mises au coefficient 3, comme les langues anciennes. Cela a été refusé et elles sont au coefficient 1, ce qui n'a aucun intérêt. De surcroît, elles sont mises en concurrence avec la deuxième langue__Paul Molac, député du Morbihan (groupe régionaliste).
La réforme met les langues régionales en concurrence avec les autres langues, vivantes ou mortes, avec un jeu de coefficients qui leur est défavorable. Ainsi en Bretagne, le latin, une langue morte, a un plus haut coefficient que le breton. Partout, les langues régionales ont des coefficients de 1 alors que les langues mortes ou les langues vivantes en première langue sont au moins à 3. Les secondes langues étrangères ont un coefficient de 2.