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- Discours -
Session plénière CESR : Agenda 21 - intervention du représentant KSB/CCB et SUAV/ICB
Agenda 21 : Intervention du représentant de Kuzul Sevenadurel Breizh / Conseil Culturel de Bretagne et Skol-Uhel ar Vro / Institut Culturel de Bretagne
Alan Monnier Par SUAV-ICB le 19/05/08 22:57

Monsieur le Président, cher(e)s Collègues,

Les trois documents Agenda 21 qui nous sont proposés ici apportent une pierre supplémentaire à l'édifice que le Conseil régional entend progressivement bâtir, certes sur les ruines d'un cadre de l'État devenu quasi-inexistant, mais – et nous nous plaisons à le remarquer – dans une logique de cohérence entre les diverses orientations politiques régionales relatives aux patrimoines et à la culture.

Ces déclarations positives apportent un certain réconfort après les propos réducteurs tenus au Sénat le 13 mai dernier.

À ce titre, on pourrait d'ailleurs imaginer que le champ de la mesure 138, dans le rapport « Région partenaire », visant à lutter contre les discriminations, soit élargi aux mesures 201, 202, 203 et 204, tant il est vrai que la liste des discriminations n'est pas exhaustive dans le paragraphe précité. Il s'agirait là d'un pas supplémentaire vers encore plus de cohérence.

En Bretagne, tout ce qui pourra renforcer le lien entre patrimoine matériel et patrimoine immatériel (comme l'établissent clairement les orientations stratégiques 186, 186., 186.2) sera accueilli très favorablement par le mouvement culturel breton et les associations qu'il fédère. Ces éléments ont trop souvent été atomisés, perdant ainsi de leur sens pour notre société comme pour les individus : nos associations ne peuvent donc que se féliciter d'une approche plus globale, plus « compréhensive ».

L'échelon du Pays, très pertinent en matière de culture traditionnelle, ne doit pas être oublié : il aidera à valoriser une pluralité qui a toujours existé en Bretagne, qui a assuré sa richesse et son dynamisme, de même qu'il garantira une plus forte attraction vis-à-vis de l'extérieur (tourisme, équilibre démographique) par la mise en exergue de cette diversité.

À cet égard, nous saluons la volonté du Conseil régional de mettre à disposition un « kit d'accueil », qui pourrait d'ailleurs être un kit de présentation aussi bien destiné aux nouvelles populations bretonnes que peuvent représenter les nouveaux arrivants comme les jeunes en âge de fréquenter l'école, que les amis et partenaires de la Bretagne dans le monde. Nos associations ont plusieurs fois travaillé sur ce projet sans obtenir les fonds pour réaliser ne serait-ce qu'une maquette. Mais l'essentiel est que ce projet voit enfin le jour. Cependant nous voyons trois conditions essentielles à son optimisation, à savoir qu'en lien avec les mesures 201 et 214, ce kit serve également à la valorisation de la langue bretonne, qu'il participe aussi bien d'une approche diachronique que synchronique (par exemple, qu'il traite de l'histoire de Bretagne ; on le répète assez souvent : on sait d'autant mieux où l'on est et où l'on va, que l'on sait d'où l'on vient, et le document du Conseil régional sur « La nouvelle politique du patrimoine culturel » s'ouvrait significativement sur une citation de Pêr-Jakez Helias évoquant en substance la même chose), qu'enfin les associations et fédérations qui ont assuré ce que le CESR a appelé « la dynamique culturelle bretonne » (rapport janvier 2000) soient associées au « partenariat avec les collectivités locales et les grandes entreprises bretonnes » en tant qu'acteurs de terrain de premier rang. D'autres chantiers et partenariats pourraient d'ailleurs découler de celui-ci, avec le monde de l'université, de l'enseignement primaire et secondaire, de l'éducation populaire, concernant par exemple la valorisation de l'histoire, des activités collectives (jeux, travaux, etc.), des savoir-faire (artisanat, etc.) notamment dans la perspective du développement durable tant en matière sociétale qu'environnementale.

Tout ce qui pourra en effet permettre au patrimoine vernaculaire d'être aussi bien traité que le patrimoine plus ou moins académique (l'on atteint souvent plus facilement l'universel par la conscience de sa propre singularité ; et l'on respecte d'autant mieux l'identité de l'Autre que l'on est conscient, sans excès chauvin, de la sienne propre…) est également accueilli avec satisfaction et intérêt : les fédérations et associations qui ont entretenu, actualisé, diffusé et transmis bénévolement des pans entiers de ce patrimoine pendant des décennies ne demandent qu'à travailler dans le cadre de missions mieux définies tant vis-à-vis de l'exécutif régional que des milliers d'usagers des activités qui leur sont proposées presque quotidiennement.

Tout ce qui contribuera enfin à poursuivre la collecte et l'inventaire, l'entretien et l'actualisation, la diffusion large et l'animation des objets patrimoniaux matériels et immatériels, s'inscrira donc non seulement dans l'Agenda 21 au titre de la préservation de la diversité culturelle (chapitres 14, 15 et 16) mais, nous l'avons vu, au titre de la lutte pour l'égalité et contre les discriminations (chapitre 10) et encore participera à l'essor du territoire (chapitres 24 & 27, notamment), à sa cohésion comme à son ouverture et à l'institution d'une nouvelle gouvernance (chapitre 28), sans doute celle qui a suscité tant d'espoir chez la plupart d'entre nous au printemps 2004.

Trugarez vras : Je vous remercie.

(Les documents relatifs à l'Agenda 21 sont progressivement mis en ligne sur le site du Conseil régional : (voir le site)

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