On apprend que la région Bretagne, via sa majorité politique, s’apprête à voter le principe du droit à l’utilisation de nos langues à l’assemblée régionale pour ce qui est des déclarations générales, mais que le reste du temps – soit la plupart du temps- ce droit restera soumis à l’autorisation de la conférence des Présidents de groupe. Que faut-il en déduire sinon que le breton sera soumis à autorisation. Avant il était interdit et on nous dira qu’il s’agit d’un progrès. Il fut même un temps où il nous était fait interdiction de parler breton et de cracher par terre. Mais ce breton sous autorisation m’insupporte ! Il nous ramène une fois de plus au statut de secondarisation de nos langues dans la vie publique et surtout dans l’esprit de nos élus. Si nous avons travaillé sur ce « plan Marshall », c’est pour faire de la Bretagne une terre de liberté et non une terre où l’on vit sous autorisation. Le mal est en nous car nous acceptons des choses dont la simple idée de notre dignité d’être humain devrait nous faire horreur. Pour ma part, je vois mal comment nos régionalistes à la région Bretagne pourraient voter en ce sens. Surtout, on apprend que les autres groupes à la région -excepté bien sûr le rassemblement national- veulent aller plus loin et voter dans le sens d’une liberté pleine et entière d’usage de nos langues. Alors de grâce, Messieurs, allez-un peu plus loin. Il est fini le temps de la résignation, de la vie restreinte. Votez la liberté pleine et entière de l’usage de nos langues dans l’hémicycle, quand bien même cela hérisserait le poil de certains administrateurs de la technocratie républicaine , qui n’ont jamais été élus ! Le vote aura lieu jeudi prochain, d’ici-là, que tout le monde fasse pression sur nos élus afin de rejeter définitivement l’idée méprisante du « breton sous autorisation ».
Yvon Ollivier
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