-- Langues de Bretagne --
Publié le 17/03/21 9:44 -- mis à jour le 17/03/21 14:33
Le garde des Sceaux a qualifié les langues régionales de baragouinage mais présente des excuses. Cela s’est passé le 11 mars dans l’enceinte de l’Assemblée nationale alors que le député Marc Le Fur rappelait que la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires n’avait pas été ratifiée par la France.
La phrase méprisante et insultante du Garde des sceaux est « Monsieur le député, vous savez comme moi d’où vient le mot baragouiner, bara, le pain et gouiner » (en fait gwin ndlr), « le vin, en breton. Alors moi, je n’ai pas le goût de l’effort inutile ». On a tous compris ce que le ministre avait dit indirectement en utilisant ce mot : apprendre une langue régionale c’est une perte de temps, et pire, ces langues sont des baragouins. Pour rappel, le Larousse définit baragouin comme « Langage incompréhensible par suite d'une mauvaise prononciation, d'un vocabulaire impropre, d'une syntaxe incorrecte. Langue étrangère qu'on ne comprend pas. »
Monsieur le député Marc Le Fur, vous savez comme moi d’où vient le mot baragouiner, bara, le pain et gouiner, le vin, en breton. Alors moi je n’ai pas le goût de l’effort inutile__Éric Dupond-Moretti, Ministre de la justice et Garde des Sceaux.
Les propos du Ministre sont tout simplement anti-constitutionnels puisque justement, en juillet 2008, grâce à une initiative du député Marc Le Fur, les langues régionales ont été introduites dans la Constitution française dans l'article 75-1 en tant que « patrimoine de la République », certainement pas des « baragouins ». Un comble pour un ministre de la justice, de plus avocat. Comme chacun sait, la constitution est la loi suprême de la république. Monsieur le garde des Sceaux, on sait que vous n’êtes pas un avocat constitutionnaliste, mais il n’est pas trop tard pour lire la Constitution !
A noter toutefois que, contrairement à ce qu’affirme notre député, la France n’est pas le seul état au sein de la Communauté Européenne et encore moins au sein des états membres du Conseil de l’Europe à ne pas avoir ratifié cette charte. Parmi les états de la CE, l’Italie ne l’a pas ratifiée non plus. La Belgique, la Bulgarie, le Portugal, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Grèce, Malte et l’Irlande ne l’ont ni signée, ni ratifiée. Voir les sources
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- Il y a six écoles de français par immersion à la Nouvelle-Orléans par Philippe Argouarch le 22/04/2022
- Macron promet de réétudier la possibilité de ratifier la charte des langues régionales par Philippe Argouarch le 21/04/2022
- Rozenn Milin : Histoire de la persécution du breton et autres langues minoritaires par Philippe Argouarch le 18/04/2022
- Conseil régional : le débat sur les langues régionales par La rédaction le 25/02/2022
- Nouvelle mesures pour l’enseignement des langues régionales parues au Journal Officiel par Unanet evit ar brezhoneg le 16/12/2021
- Paul Molac : Il nous faut agir pour changer la Constitution avant l’élection présidentielle par Philippe Argouarch le 26/08/2021
- Langues régionales : l’épée de Damoclès du Conseil constitutionnel par François Alfonsi le 11/08/2021

Donc même les pays qui rechignent à signer la convention sur les langues minoritaires (pour diverses raisons selon les pays) reconnaissent leur diversité culturelle...
Ur chadenn skinwell zo e bro Iwerzhon: TG4
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Par ailleurs, le gaélique irlandais est:
. première langue officielle, avant même l'anglais en République
. langue régionale en Irlande du Nord
. statut de langue de travail officielle dans l'UE, depuis 2005
Source: www.guide-irlande.com/culture/gaelique-irlandais
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Le ministre a certes un physique de boxer. On aurait pu espérer aussi qu'il eut un brin d'intelligence dans la tête, et un brin de délicatesse dans le coeur. Soupir, perplexité, et gros, très gros, point d'interrogation... Marc Le Fur a eu raison d'exiger et d'obtenir des EXCUSES, comme il l'a dit à Kemper, pour cet affront inqualifiable.
Au total, pas étonnant que dans ce pays de France plus personne n'arrive à se comprendre. Qui parle encore une même langue ? Je veux dire une langue dans laquelle les mots principaux aient au moins un sens communément admis. Si votre président perd l'élection, Monsieur le ministre, il le devra en partie au langage. Et vous en rajoutez!
E pep lec'h, ur yezh a zo mat evit lakaat an dud da gompren ar re all, ha n'eo ket ar c'hontrol. E forzh peseurt yezh e vefe!
Mais qu'est ce qu'on leur a fait pour mériter tant de mépris ??
Je sais qu'il n'y a plus rien à attendre des dirigeants centraux mais quand bien même, toujours balayer des arguments réfléchis par des réponses vide de sens, c'est affligeant.
Bref, on continue à faire sans eux, merci quand-même aux élus d'essayer de temps en temps d'en parler avec eux.
(voir le site)
La république bananière n’a pas finie de nous faire rire Isn’t
Chañs vat evit ur Vreizh digabestr
Qui en effet s’attendrait à trouver ce niveau de propos dans la bouche d’un ministre représentant un Etat figurant au rang des «grandes démocraties»? Et surtout pas celui ayant en garde le respect du Droit des citoyens et de la Constitution où les langues régionales figurent bel et bien au nom du patrimoine national.
J’ajouterai à la suffisance bouffie, le ridicule de celui qui, empiétant sur le domaine de sa collègue de la Culture et possédant deux ou trois mots de breton (et probablement pas plus dans les autres langues régionales ) se pense en mesure, par la grâce de sa position actuelle, d’être apte à juger ainsi de la non-pertinence d’une langue, devant l’un de ses locuteurs et défenseurs ?
Sans aucune connaissance du dossier, sans procès et sans preuves ? Bravo !
Demain, nommé ailleurs, ce non-élu peut aussi bien nous décréter que nos cathédrales dépeuplées ont fait leur temps et qu’il est urgent de les remplacer par des bâtiments plus rentables, tout est malheureusement possible !
Suite à cette belle algarade contre les droits humains fondamentaux que sont les langues, il a, parait-il, fait amende honorable. Dont acte. Mais son jugement d’esprit fort mérite tout de même d’être ajouté à la liste des âneries proférées depuis deux siècles par ses prédécesseurs, liste qui n’aurait d’ailleurs que des avantages à lui être directement adressée.
D'accord avec vous .Il n'empêche, l'Irlande ne stigmatise pas sa langue historique. A savoir aussi, les territoires gaélisants (gaeltacht) sont très réduits et localisés dans l'W de l'Ile.
Da skouer, ledenez Dingle...Ken brav ha gouez an natur eno.
Nous acceptons les excuses bien évidemment , mais il faudra corriger et donner à La Bretagne un statut législatif concernat le breton et le gallo dans les 5 départements !
C'est plus constructif pour l'avenir ...
Spian a reomp gwelloc'h evit hor yezhoù breman !
La Belgique a déjà trois langues officielles (F,N,D), Malte 2 (M,E) ; l'Irlande 2 (I,E) ; Les pays baltes, à la limite on peut comprendre, bouffés qu'ils sont par la russification ; attitude grecque tristement similaire à celle de la France ; Portugal lusophone à 95%, Mirandais langue co-officielle dans le NE ; Bulgarie 85%bulgarophone, pas de statut officiel des autres langues.
Beaucoup de pays pourraient dire la même chose vis à vis de minorités, non ? En Finlande, le suédois est officiel par exemple.
Et en plus la Géographie fait que les pays Baltes sont bien enclavés dans l'immense monde russo-slave, encore plus que ne l'est la Bretagne par exemple par rapport au reste de la France.
Non seulement les droits linguistiques de la minorité russe sont inexistants, mais une bonne partie de cette minorité n'a même pas les droits basiques d'un citoyen de ces pays. Cette minorité est traitée comme des pestiférés, ou des migrants illégaux. Sauf qu'ils étaient là avant l'indépendance.
Je note que ces pays ont été intégrés (comme Chypre dans un autre contexte, île qui ne fait partie de l'Europe géographiquement) bien facilement et rapidement dans l'UE, et sans trop y regarder...pour d'autres, on pinaille sur telle alinéa de la constitution, telle loi sur la concurrence (notamment pour certains pays des Balkans). Ce n'est absolument pas anodin.
Si la Russie est revenue à un régime autocratique, il y a certainement des causes, une trame décénnale qui l'explique, un peu comme la Turquie dans un autre registre. Cette évolution n'était pas écrite d'avance quand Poutine et Erdogan ont été élus.
Dénonçons ce SUPRÉMACISME FRANÇAIS, plutôt que de se voiler la face et de manquer de courage en se cachant derrière une confortable dénonciation du "jacobinisme" .