L'Agence France Presse remise en cause par la Commission européennne
Dans une lettre du 25 août, la Commission européenne interroge la France sur ses abonnements Agence France Presse dont les tarifs sont bien au-dessus des prix du marché. La France a un mois pour répondre. Après, la Commission saisira la Cour de justice européenne.
Par Philippe Argouarch pour ABP le 2/09/11 1:33
En 2010, l'agence de presse allemande DAPD (Deutscher Auslands Press Depeschendienst) avait déposé une plainte auprès de la Commission européenne au sujet des subventions illégales reçues par l'Agence France Presse (AFP) sous forme d'abonnements déguisés de l’État à hauteur de 115 millions par an.
Cent-quinze millions d'euros pour 350 abonnements – soit 40 % des revenus de l'AFP qui viennent d'abonnements de l’État. Personne ne sera surpris que l'AFP ménage l’État, voire le gouvernement. La preuve que ces abonnements sont des subventions déguisées est facile à voir puisque le coût de l'abonnement pour l'Union Européenne est seulement de 323.274 euros (35 fois moins). Le gouvernement allemand paye seulement 3,75 millions euros pour ses abonnements à DPA (Deutsche Presse Agentur) et à DAPD. Trente fois moins qu'en France.
Dans une lettre du 22 août, la Commission interroge la France sur ces abonnements dont les tarifs sont bien au dessus des prix du marché. La France a un mois pour répondre. Après, la Commission saisira la Cour de justice européenne.
Agence Bretagne Presse a dénoncé cette niche fiscale qui sert d'une certaine façon à contrôler les sources de la PQR (presse quotidienne régionale) et de la presse nationale ( voir notre article ) --sans parler de l'odieuse concurrence déloyale avec les autres agences de presse. Pire : AFP n'a même pas dans ses statuts une ambition de service public.
D'après l'agence de presse Reuters, si elle perd, l'Agence France Presse risque de devoir rembourser un milliard d'euros à l'État (10 ans de subventions illégales).
Philippe Argouarch
Voir aussi sur le même sujet : AFP,DAPD,subventions,presse,niches fiscales
Philippe Argouarch est un reporter multi-média ABP pour la Cornouaille. Il a lancé ABP en octobre 2003. Auparavant, il a été le webmaster de l'International Herald Tribune à Paris et avant ça, un des trois webmasters de la Wells Fargo Bank à San Francisco. Il a aussi travaillé dans des start-up et dans un laboratoire de recherche de l'université de Stanford.
Caroline Le Douarin Le Vendredi 2 septembre 2011 13:48
Voilà un excellent sujet dont débattre pendant la campagne présidentielle. Et que cette soumission au pouvoir, par corruption en quelque sorte, soit révolue dès le prochain mandat. Nos présidentiables - qui ont sans doute beaucoup de profit à en tirer - en auront-ils pourtant le courage ?
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Yann le Bleiz Le Vendredi 2 septembre 2011 22:45
L'attitude de la DPA et de l'UE est scandaleuse, elle ne respecte aucunement la particularité culturelle française. A cause de leur action, comment l'Etat pourra-il encore acheter les journalistes français et maintenir son système centraliste? Quand on pense aux dérives de l'Allemande, Angela Merkel qui va jusqu'à prétendre que subventionner les médias est contraire aux valeurs démocratiques. Si cela continu, du fait de ces Européens et de leur vision passéiste de la démocratie, les journaux bretons comme le Télégramme et le OF vont à nouveau nous parler de la Loire-Atlantique, de la réunification, de la légitimité des bretons de retrouver des institutions propres à l'égale des autres nations d'Europe. Tout ceci est inaceptable!