Pierre Ier de Bretagne (1213-1237), un Capétien sur le trône ducal
de Eric Borgnis Desbordes
En 1212 le roi de France Philippe Auguste choisit son parent Pierre de Dreux comme époux de la duchesse Alix, l'héritière du duché breton. Il espère ainsi rattacher un peu plus à la France une Bretagne encore sous suzeraineté anglaise dix ans plus tôt. Le mariage a lieu l'année suivante. Pierre Ier reçoit la Bretagne en bail en attendant que son héritier à naître (le futur Jean Ier) atteigne sa majorité.
Mais, avant de s'occuper des affaires bretonnes, en 1214, Pierre Ier doit aider le roi de France à mettre en échec la tentative du roi d'Angleterre Jean sans Terre de récupérer ses possessions continentales perdues en 1203-1204. Après l'avoir repoussé devant "Nantes", il le met en fuite à "La Roche-au-Moine". Profitant du prestige acquis par ces victoires, Pierre Ier unifie le duché breton en s'emparant du "Penthièvre", puis, en 1216, de "Lesneven", capitale des vicomtes de Léon qui se soumettent définitivement à son autorité vers 1222.
Tant que Philippe Auguste (1180-1223) est roi de France, Pierre Ier est d'une fidélité absolue à son souverain à qui il doit tout. En revanche, les rois Louis VIII (1223-1226) et Saint Louis (1226-1270) s'opposant à ses ambitions, Pierre n'hésite pas à faire hommage au roi d'Angleterre Henri III ! Mais, à deux reprises, ce dernier se rétracte avant l'affrontement décisif, obligeant Pierre Ier à se soumettre au roi de France.
Malgré ces échecs, Pierre Ier, appliquant les méthodes de sa famille royale capétienne, reste comme celui qui aura permis l'unification du duché, la modernisation de son administration et le renforcement de l'autorité ducale, préfigurant « l'âge d'or de la Bretagne ». Surnommé « Mauclerc » en raison de ses démêlés avec le clergé breton, il s'attacha en fait à réduire le pouvoir temporel des évêques, tâche indispensable pour renforcer le pouvoir ducal, et dont bénéficieront ses successeurs.
Poète, « sans aucun doute le prince le plus haut en couleurs que les Bretons aient jamais connu », figure exemplaire du chevalier en raison de sa bravoure au combat, le « hardi breton » meurt en croisé en 1250 après avoir remis les rênes du duché à son fils en 1237. Bien avant sa mort il était devenu un des personnages les plus prestigieux de son temps.
Ayant introduit l'hermine (qu'il avait choisie pour briser son blason) en Bretagne, il est à l'origine du drapeau breton actuel et méritait bien qu'on lui rende hommage pour les 800 ans de sa prise de fonctions à la tête du duché.
Né en 1965 à Lannion, Eric Borgnis Desbordes enseigne l'Histoire et la Géographie et prépare une thèse à l'Université de Brest. Après son premier ouvrage, "Arthur de Bretagne, l'espoir breton assassiné.", il signe ici un second livre très documenté consacré à un autre duc de Bretagne.
Broché - 15,5 x 22cm - 288 pages - Illustrations en noir et blanc -
ISBN 978-2-916579-47-4
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