Les vacances finistériennes sont finies pour François de Rugy qui participe, à partir d'aujourd'hui, aux journées d'été des Verts et d'Europe Écologie ( ( voir notre article )). Les médias parlent beaucoup de Daniel Cohn-Bendit, d'Éva Joly ou de Cécile Dufflot. Mais à Nantes, François de Rugy est le local de l'étape. Durant ces trois jours, le député de Loire-Atlantique livrera à ABP son regard sur le mouvement écologiste, la réforme territoriale, l'aéroport Notre-Dame-des-Landes, la réunification de la Bretagne et ses relations avec Jean-Marc Ayrault.
Quelques heures avant le début de l'université d'été, décontracté après un mois de pause estivale, il nous a fait part de ses attentes à l'égard de ce rendez-vous et de son soutien à la candidature d'Éva Joly à l'élection présidentielle de 2012. Dans cet entretien exclusif, l'élu de la circonscription Nantes-Orvault-Sautron souhaite "travailler ardemment à la préparation de l'alternance".
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ABP - Qu'attendez-vous de cette université d'été des Verts et d'Europe Écologie, une première à Nantes ?
François de Rugy - Nous devons d'abord franchir une étape décisive dans la structuration d'Europe Écologie, que l'on dépasse les discussions, les échanges, les débats et les réflexions pour nous constituer en un véritable mouvement politique unifié.
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L'élection présidentielle française est aussi dans toutes les têtes
Ce rendez-vous doit être aussi une étape importante dans la préparation de l'alternance pour 2012. On voit bien que la politique de Sarkozy se durcit. Il devient de plus en plus impopulaire, le rejet est important au moment des élections. Face à cela, il faut que l'opposition et Europe Écologie se préparent.
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Quel rôle jouent ces journées d'été dans cette course à la présidentielle ?
Lors de cette université d'été, de nombreux travaux sont consacrés à la préparation du projet d'Europe Écologie. Dans l'année qui vient, ce projet permettra de discuter avec nos partenaires pour voir si peut se construire une majorité d'alternance, avec le Parti socialiste notamment.
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Les Assises de novembre seront passées par là
La fin du processus est fixée au 15 novembre à Lyon, avec un vote. Une fois sortis de ces trois jours, j'espère qu'on y verra beaucoup plus clair dans la forme que prendra Europe Écologie. Il faut conjurer la tentation qui existe de repousser à des dates ultérieures, après les élections sénatoriales. Je trouve que nous avons déjà un peu trop traîné dans la structuration d'Europe Écologie.
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Quelles sont les options possibles ?
Soit on se jette vraiment à l'eau dans un nouveau mouvement unifié, soit on maintient une forme hybride entre les Verts comme seul parti structuré avec autour Europe Écologie, simple réseau de sympathisants, soit un outil à double-commande. Pour moi, ce dédoublement ne peut tenir dans la durée. Il est facteur de tensions et de crispations.
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Le nom d'Éva Joly semble s'imposer pour porter les couleurs écologistes à la présidentielle
Sa candidature fait de plus en plus consensus, et je m'en réjouis. C'est un moteur pour Europe Écologie. Éva Joly offre la perspective de ratisser plus large. Cette candidature redonnerait un élan à Europe Écologie qui s'est d'ailleurs toujours construit sur des objectifs électoraux, les européennes, les régionales puis les présidentielles.
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Quel sera votre place dans le schéma futur ?
Je prendrai ma part. Je souhaite travailler ardemment à la préparation de l'alternance. Je suis dans l'opposition depuis trois ans, mais je pense qu'on est vraiment dans l'action au gouvernement. Les écologistes, plus que d'autres, démontrent leur utilité lorsqu'ils sont dans l'action. Cela suppose de participer à une majorité dans l'Assemblée et au gouvernement. Il y a beaucoup à faire, il y a eu beaucoup de déceptions en trois ans. La crise est venue se rajouter à cela. Il y a eu notamment le Grenelle de l'environnement, une formidable occasion manquée. Mais, il faudra que l'opposition soit très mobilisatrice pour gagner en 2012.
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Propos recueillis par Ronan LE FLÉCHER