La Bretagne produit des vins depuis fort longtemps, aujourd'hui essentiellement dans le sud-est du pays. Le plus connu de nos vins nationaux est évidemment le muscadet. Le cépage du muscadet est le Melon de Bourgogne, car il est originaire de cette région même s'il est essentiellement utilisé en Bretagne aujourd'hui. On peut également citer le gros plant du Pays Nantais, sans oublier d'autres vins issus de différents cépages comme le grolleau, le gamay, le cabernet. Cela dit, le cabernet est aussi utilisé dans de nombreux autres pays, dont la France, par exemple dans le Val de Loire. Il faut savoir que dans le Saumurois et le pays de Chinon, on appelle communément le cabernet le « breton » . L'origine bretonne ancienne de ce cépage est d'ailleurs attestée grâce notamment à cette phrase du célèbre écrivain chinonais François Rabelais : « ce bon vin breton, qui poinct ne croist en Bretagne, mais en ce bon pays de Véron » (le « véron » est une partie de l'appellation Chinon). On le voit, la production du vin est une activité fort ancienne en Bretagne.
Mais s'il est ancré dans cette histoire-là, le Vignoble sait aussi innover et se renouveler ! En effet, des passionnés concoctent depuis huit ans un nouveau vin! Et c'est une vraie histoire à rebondissements. Premier coup de théâtre : un cépage oublié, le berligou, refait son apparition grâce à quelques ceps conservés à Couëron. Il faut dire qu'il pousse en Bretagne depuis fort longtemps : « …dès 1430 on trouve des traces de ce pinot noir » selon Marcel Jussiaume, un des pères du nouveau vin. Deuxième coup de théâtre : en 1995, Jean-Luc Viaud, un vigneron du Landreau, remarque dans ses vignes de muscadet un cep aux baies rosées. C'est un mutant ! Un nouveau cépage issu du Melon de Bourgogne, que les vignerons bretons appellent tout naturellement « Melon de Bretagne » . Épilogue de cette histoire peu banale : les vignerons étudient la question et décident de créer à partir de ces deux cépages un nouveau vin baptisé « Bulle rose » . Ce sera un crémant. Mais s'il a passé avec succès les étapes administratives et sanitaires, il faudra encore attendre huit ans avant de pouvoir le goûter, le temps nécessaire pour que les ceps grandissent suffisamment. Un nouveau vin aura alors fait son apparition sur la carte bretonne.