La librairie L'Encre de Bretagne reçoit samedi 20 février à partir de 17h00 Yann Varc'h Thorel pour son recueil de poèmes « Ar skrilh a lavaras Sut ! (ha hi seven c’hoazh) » (Le grillon qui dit Zut ! (et poli encore !) paru récemment aux éditions ABER.
4ème de couverture :
« J’ai un ami à Beijing. Sa maison est toute petite. Il y a trois pièces. Les pièces au Sud et au Nord sont toutes petites. Et tout aussi petite est la pièce du milieu. Mais c’est là qu’il élève des grillons. Il leur cuit du riz qu’il leur sert dans des assiettes en porcelaine. Et de l’eau dans des écuelles de porcelaine aussi petites que l’ongle de votre petit doigt, aux motifs de fleurs et d’herbes folles. Quand ils ont mangé et bu assez, ils se mettent à chanter à tue-tête.
En Bretagne, les grillons sont vendus dans les animaleries, comme aliment vivant pour serpents et autres reptiles… Le grillon qui a fait son nid au creux de mon cœur s’ennuie bien fort de la petite maison de mon ami. »
Yann Varc’h Thorel, traducteur entre autres de la Montagne de l’Âme du Nobel Gao Xingjian, vient de publier un recueil de poèmes en breton dans lequel il associe à ses propres écrits des auteurs de tous horizons : Rabindranath Tagore, Garcia Lorca, Apollinaire, les Bretons Tristan Corbière et Paol Keineg, sans oublier le peintre Chagall qui inspire plusieurs poèmes et traductions, et quelques poètes chinois de toutes dynasties comme d’aujourd’hui.
Ce sont des poèmes enfantins, pas précisément destinés aux enfants, mais qui renvoient à l’étonnement devant la réalité, et à la joie de la découverte. Invitation à la découverte de la langue, seul véritable moteur de cette poésie, passant par tous les régimes, véhicule de tous les sentiments, de la liesse exubérante à la tragédie. Symbole de l’enfance, le grillon est, d’un continent à l’autre, d’un siècle à l’autre, le fil conducteur de cet ouvrage, où l’on rencontre encore le crapaud, autre symbole qu’affectionne l’auteur, et tout un bestiaire bien de chez nous. Un haïku nous révèle encore pourquoi le breton des Nombrils-de-Vénus restera toujours hermétique à certains …
Le recueil établit une progression selon le niveau de lecture – les premiers poèmes pouvant être lus dès les cours préparatoire et élémentaire – autant que du point de vue de la profondeur des textes. Il se termine notamment par la traduction d’un très beau conte de Pu Songling, auteur chinois du 17ème siècle, mettant en scène de manière très inattendue le phénomène de la métempsycose.
L’ensemble est très joliment illustré à la gouache par Maël Vérot, un artiste trégorrois.