La toponymie bretonne est menacée depuis des siècles. Sous la Révolution, les toponymes bretons avaient déjà subi des tentatives de francisation, ainsi Kemper était devenu Montagne-sur-Odet. Sous l'empire, Pontivy fut renommée Napoléonville, et ce nom ne fut abandonné définitivement qu'en 1870.
Depuis 2010, la débretonnisation de la toponymie a repris dans le contexte de la fusion des communes. Des communes avec des noms bretons se sont fusionnées et ont pris un nom français. Elles suivaient les directives du CNIG, le Conseil national de l'information géographique qui, dans ses directives envoyées à tous les élus, rappelait à la page 34 que même si les langues régionales font partie du patrimoine, la langue de la République est le français.
Plus récemment, la loi 3DS apparait comme une nouvelle menace. Selon Koun Breizh "elle conduit de manière silencieuse et insidieuse à la débretonnisation de nos campagnes." L'article 169 de cette loi ne dit pas directement que toutes les adresses postales doivent être en français. Il dit que toute adresse postale doit avoir le nom d'une rue et un numéro. Les communes sont donc obligées de nommer des rues ou des routes même si vous pouvez gardez le lieu-dit, qui, vous l'imaginez, ne sera pas indispensable et donc tombera en désuétude à la longue, surtout dans les bases de données de l'État ou des entreprises qui n'auront pas d'espace pour ce genre d'information si ce n'est pas indispensable dans l'adressage. Pour rappel, il y aurait 24 000 lieux-dits en breton sur toute la Bretagne historique (voir les travaux de Jean-Yves Le Moing).
Le code général des collectivités territoriales est ainsi modifié« II.- Le Conseil municipal procède à la dénomination des voies et lieux-dits, y compris les voies privées ouvertes à la circulation. Les communes mettent à disposition les données relatives à la dénomination des voies et la numérotation des maisons et autres constructions dans le cadre de la mise à disposition des données de référence prévue à l'article L. 321-4 du code des relations entre le public et l'administration.
« Les modalités d'application du présent article sont fixées par décret en Conseil d'Etat. __Article 169
Devant l'inaction du Conseil régional et des élus, l'association Koun Breizh a interpellé l'UNESCO sur ce problème. L'UNESCO vient de répondre favorablement à cette requête et a interpellé le gouvernement et ses représentant à l'Unesco.
Conformément à l’article 17.3 de la Convention et au paragraphe 32 des Directives opérationnelles de la Convention, le Secrétariat de la Convention a transmis votre demande aux autorités nationales françaises – la Délégation permanente de la République Française auprès de l’UNESCO et la Commission nationale française pour l’UNESCO – pour consultation.
Votre demande et les commentaires éventuels des autorités nationales françaises seront ensuite présentés au Bureau du Comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, lors de sa prochaine réunion. Au cours de cette réunion, le Bureau du Comité établira les étapes à suivre pour traiter votre demande. __ extrait de la réponse de l'UNESCO à KOUN BREIZH
Une conférence-débat organisée par une douzaine d'associations dont Koun Breizh , Kevre Breizh , une fédération regroupant 31 associations et 50 000 membres, Bretagne Majeure et l'Institut culturel de Bretagne - Skol Uhel ar Vro aura lieu le 1er juin à Ti ar Vro à Vannes.
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