L'habileté du mouvement indépendantiste catalan c'est que, conscient d'être à perpétuité, une minorité au Parlement de Madrid, il a compris que l'on peut toutefois gagner en se plaçant comme arbitre dans une assemblée nationale espagnole divisée entre gauche et droite. Exploiter les divisions politiques à son profit. Pedro Sánchez, le premier Ministre socialiste espagnol ne peut gouverner sans les votes des députés des deux partis indépendantistes catalans : ERC de gauche , et JCat de centre droit. Ils sont devenus les maîtres du jeu, les arbitres.
En janvier 2024, ces députés avaient retiré leur soutien à Pedro Sánchez, car Puigdemont n'était pas amnistié des accusations de corruption et de terroriste. Les sept députés du parti de Carles Puigdemont avaient voté contre un texte qu’ils estimaient insuffisant. Carles Puigdemont, en exil à Bruxelles, fait l’objet d’un mandat d’arrêt. Il a eu peur, à juste titre, que le projet de loi, tel qu’il était alors conçu, ne le protège pas contre d’éventuelles poursuites pour terrorisme, corruption, ou trahison.
Tout ce que nous voulons, c'est de porter l'expression de la démocratie et du référendum pour le futur de la Catalogne. Ce n'est pas à propos d'indépendance mais à propos des droits fondamentaux des citoyens et du droit universel des peuples à disposer d'eux-mêmes — Carles Puigdement
Du coup une nouvelle loi a été adoptée hier à Madrid. Elle propose l'amnistie de 400 indépendantistes catalans, y compris Carles Puigdemont. La loi votée par les députés espagnols amnistie les indépendantistes catalans condamnés ou poursuivis pour la tentative de sécession avortée de 2017. Le référendum, tout à fait démocratique, n'était pas autorisé par la constitution espagnole. Le OUI pour l'indépendance avait obtenu le score sans appel de 90% des suffrages exprimés.
Aucune des régions espagnoles, autonomes ou pas, n'a le droit de faire sécession. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes n'est inscrit dans aucune constitution. Une dure réalité intrinsèque à la construction des États et à l'origine de la majorité des guerres. La droite et l'extrême droite espagnole sont contre cette loi mais elles ne sont pas majoritaires, donc le Sénat espagnol devra accepter. L'amnistie devrait être promulguée vers la fin mai. Carles Puigdemont préparerait son retour en Catalogne pour juin.
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