Dans un rapport de 122 pages dont 110 pages d'annexes comportant les fiches internationales de toxicité des produits chimiques prélevés sur les zones de décomposition des algues vertes en Bretagne, et seulement 12 pages d'analyses et de conclusions, l'INERIS (*) publie la fiche de l'hydrogène sulfureux H2S dont les prélèvements sur certaines plages bretonnes vont jusqu'à 1000 ppmv (parties par million en volume). La limite d'exposition est 10 à 20 ppm pour le personnel professionnel)
Risques de combustion, voire d'explosion, de l'hydrogène sulfuré dégagé par les algues vertes en décomposition
Une des caractéristiques de ce gaz c'est qu'il est combustible -- ce qui est une ironie du sort vu que dans d'autres endroits on produit de telles biomasses, mais sous forme liquide, pour propulser nos véhicules. En milieu confiné, ce gaz peut exploser. Il est "extrêmement" inflammable, ce qui indiquerait qu'il y aurait danger de déflagration sur certaines grèves bretonnes. Un simple mégot, ou une vague de chaleur inhabituelle pourrait déclencher des incendies de plages. À la page 30 on peut lire : "la chaleur peut provoquer une violente explosion ou combustion". Le niveau de concentration dans l'air (qui comporte déjà de l'oxygène combustible comme chacun sait) pour permettre une combustion n'est pas indiqué dans le rapport.
La contamination de l'eau de mer ignorée
Ce gaz, mortel pour les mammifères comme on a pu le voir, est aussi très toxique pour la vie aquatique (voir page 21). Il est soluble dans l'eau au taux de 0,4 g dans 100 g de solution. Le degré de solubilité dans l'eau de mer n'est pas indiqué dans le rapport, pas plus que le seuil fatal pour la vie marine dans nos baies, certes brassées par les marées, mais aussi justement dont l'eau est contaminée par ces mêmes marées qui vont et viennent au gré des syzygies sur ces champs d'algues vertes en décomposition.
(*) L'Institut National de l'environnement industriel et des risques
Philippe Argouarch