- Communiqué de presse -
Affaire Sarkozy - Bettencourt : Immunité mode d'emploi!.
Après la mise en examen de Nicolas Sarkozy la vraie question qui doit être posée est de savoir s’il est oui ou non coupable de ce dont on l’accuse.
Par Gérard Gautier pour Auteur Gérard Gautier le 25/03/13 2:38

Après la mise en examen de Nicolas Sarkozy la vraie question qui doit être posée est de savoir s'il est oui ou non coupable de ce dont on l'accuse. Non pas de savoir s'il a encore un avenir politique devant lui.

Pourtant c'est ce qui agite aujourd'hui la classe politique et les médias. Sans vouloir participer à la polémique orchestrée - qui n'existerait pas s'il était un simple citoyen - force est d'admettre que ses amis s'empressent, après avoir crié haro après la Justice, de préparer son retour sur la dite scène politique.

Ainsi Jean-Pierre Raffarin vient de déclarer que la mise en examen de Nicolas Sarkozy par le juge Jean-Michel Gentil dans l'affaire Bettencourt allait peut-être amener l'ancien chef de l'Etat à entrer «plus tôt» dans le débat pour se défendre.

Sans préjuger de quoi que ce soit, Nicolas Sarkozy doit être considéré comme "présumé innocent," de nombreux exemples démontrent que ce qui est refusé aux simples citoyens... ce qu'il est redevenu, permet aux politiques inquiétés par la Justice d'échapper à ses questions et de rebondir grâce à la mansuétude, voire à la complicité de leurs pairs.

Les exemples sont très nombreux de personnalités de droite comme de gauche qui en ont profité.

Il en a été ainsi de Charles Pasqua inquiété, en 2004, par la Justice pour ses implications dans de nombreuses « affaires. »

Il a parfaitement réussi, avec son élection au Sénat, qui compte, comme à l'Assemblée Nationale, de nombreux avocats et magistrats,(?) « à se mettre à l' abri… de celui-ci » en récupérant son immunité parlementaire perdue lors des européennes qui venaient de se dérouler..

Il faut savoir que le mode de scrutin pour l'élection sénatoriale exclue le verdict direct des citoyens au bénéfice des « grands électeurs. » C'est donc « en toute légalité » - les lois étant votées par les parlementaires eux-mêmes - que cette « mascarade de la démocratie» a pu se faire.

Nul n'a nié lorsque cela a été dénoncé, que son élection de sénateur « immunisé. » n'était due qu'à de nombreuses compromissions et autres combinaziones.

Le fait qu'il ait annoncé qu'il s'apparenterait au Groupe UMP en cas d'élection éclaire, à cet égard, la situation. ( A.F.P. 16 septembre 2004)

Ses menaces à peine voilées et son appel à Jacques Chirac, au mois de juillet, pour le sortir des griffes de la Justice, ses tractations avec... Nicolas Sarkozy démontraient que les dossiers en sa possession avaient de quoi inquiéter au plus haut niveau de l'Etat.

Sa longue présence en Ile de France lui avait sans doute, de plus, permis grâce au pouvoir de nuisance engrangé, de pouvoir compter « spontanément » sur les amitiés, de tous bords, forgées au fil des temps et des « opportunités » .

Il est intéressant de rappeler que 211 grands électeurs de... l'UMP, représentant le collège des délégués des conseils municipaux, des députés, des conseillers généraux et régionaux des Hauts de Seine s'étaient déterminés par leur vote, au regard des citoyens français, comme participant à une manoeuvre d'entrave à la poursuite d'une saine justice et en sont visiblement devenus, de facto, les « complices actifs » ?

Il restait un espoir pour que la Justice puisse faire son ½uvre. Il résidait dans le fait que les sénateurs acceptent de lever l'immunité de Pasqua lorsque cela leur serait demandé. Cela n'a pas été fait.

De toutes façons, même condamné il aurait pu bénéficier de leur part d'une amnistie..

Oui Nicolas Sarkozy à encore un avenir politique devant lui. Quoi qu'il arrive.

Alors que la Justice passe et... ne trépasse pas !

Voir aussi sur le même sujet : justice, immunité, sénat, affaire, démocratie