Première victime du gouvernement Fillon 3 : la langue bretonne !
ou
Péripétie désolante d'une course politique à l'échalote
"Sauver la langue avant toute chose et signer la charte européenne des langues minorisées" avaient-ils dit, quelques UMP et PS bretons. Quel superbe mouvement unitaire en se sachant minoritaires dans leur propre parti… Quel courage : la main sur le cœur et des trémolos de tribuns dans la voix, au diable les querelles de clochers partisans, cette culture millénaire doit être préservée avant tout !
C'était compter sans la nature humaine : Chassez le naturel, il revient au galop !
Lequel des deux partis, par le truchement d'egos bien trempés, culminerait le plus haut dans cette joute et raflerait la mise avant l'arrivée ? Faut pas rêver tout de même. Car les ingrédients douteux de basses cuisines électorales sont toujours dans la resserre, à portée de communication !
Eh oui ! C'est ce qui arrive en ce début de semaine : Jean-Jacques Urvoas annonce à l'abrupte - et seul - le dépôt imminent d'une proposition de loi commune UMP/PS. Surpris la main dans le sac, "J'ai été maladroit, dit-il, mais sans arrière pensée, aucune !"
Qu'allez-vous chercher là ? Il s'agit de sauver le breton ! Pas d'utiliser cette primeur pour relever les basses-eaux socialistes en ces temps défavorables, et secs… de projets dignes de ce nom…
Côté UMP, on n'a pas apprécié : et pour cause quand on tient la rampe, il ne faut pas la lâcher en glissant sur une peau de banane socialiste !
Et voilà, le pacte mythique rompu !
Mais voilà que le gouvernement Fillon II, attendu depuis des mois, s'avance : F. Mitterrand demeure à la culture, ennemi juré d'une signature de la charte européenne des langues minorisées. Comment réussir à faire passer une loi qui améliore le sort des langues minoritaires dans l'hexagone ? Mission impossible !
Quelle aubaine, a dû se dire Marc Le Fur, ce coup de canif dans le contrat tombe à-pic pour ne pas perdre la face !
Car la langue sauvée… ou pas ? Qu'importe ! C'était un simple argument de campagne. La présidentielle aux relents judiciaires sur fond de corruption, a déjà commencé… En effet, dès les régionales de mars 2010 tout le monde politique depuis ses sièges parisiens ainsi que les médias qui leur collent aux basques, argumentaient « hors sujet » … sur 2012. De ce fait, en pleine régionale, tous méritaient un zéro pointé. Mais, les tuyaux de la communication étant tous jacobins, personne n'a pu le leur coller, hélas !
D'un côté comme de l'autre, le poids d'une culture millénaire dans cette balance, c'est du pipeau. Les dés politiques sont et persistent à être pipés !
Reste la ténacité des Bretons face au pouvoir laminé des élus par l'omnipotence d'un président de la république sans scrupule, manipulés par leurs états-majors parisiens et la réforme territoriale qu'ils ont laissé voter…
La société civile et le monde économique bretons devraient le comprendre et en tirer les conclusions. La démocratie est à ré-inventer.