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Deux télés pour Nantes
Depuis le 10 décembre, les téléspectateurs de l’agglomération nantaise ont une télévision locale, ou plutôt deux. Nantes 7, portée par la Socpresse et Le Télégramme de Brest, et Télénantes, portée par l’association éponyme, se partagent le temps d’antenne du canal 47. On se souvient de l’âpre bataille qui avait opposé ces deux chaînes à TV Breizh et Ouest France
Par Ronan Le Flécher pour ABP le 6/01/05 23:45

Depuis le 10 décembre, les téléspectateurs de l’agglomération nantaise ont une télévision locale, ou plutôt deux. Nantes 7, portée par la Socpresse et Le Télégramme de Brest, et Télénantes, portée par l’association éponyme, se partagent le temps d’antenne du canal 47.

On se souvient de l’âpre bataille qui avait opposé ces deux chaînes à TV Breizh et Ouest France pour obtenir la fréquence locale analogique hertzienne de Nantes. Le canal 41 couvre en effet 60 communes de la Basse-Loire, soit 700 000 habitants synonymes d’une manne publicitaire suscitant la convoitise. Au cœur de l’été 2003 , le Conseil supérieur de l’audiovisuel privilégiait une fréquence partagée entre l’association Télénantes et TV Nantes Atlantique portée par la Socpresse, propriétaire de Presse-Océan, et par le Télégramme de Brest. Une décision qui sonnait (provisoirement ?) le glas de l’identité bretonne de TV Breizh. Depuis, le calendrier de lancement des chaînes a glissé jusqu’à la publication le 17 novembre de la convention conclue entre le CSA et les deux chaînes. Le canal 47 s’est substitué au canal 41, réaménagé dans la perspective de la télévision numérique terrestre. Il permet de recevoir ces deux nouvelles chaînes gratuites et accessibles à tous sans installation particulière, décodeur, antenne ou câble. Nantes 7 – le nouveau nom de TV Nantes Atlantique – et Télénantes cohabitent aussi sur un même site puisqu'elles ont toutes deux emménagé dans les anciens halls d'Alstom, sur l'île de Nantes, avant de s’installer, en 2007, dans un immeuble construit en bord de Loire. Avec 19 heures d’antenne quotidienne, Nantes 7 couvre l’essentiel de la diffusion en dehors des créneaux horaires accordés à Télénantes (du lundi au samedi de 13 h à 15 h et de 20 h 55 à 23 h 55, le dimanche de 10 h à 12 h et de 20 h 55 à 23 h 55).

Nantes 7 mise sur l’information et le foot

Dirigée par Frédéric Hertz (ex-TV 10 Angers), Nantes 7 s’appuie sur une équipe de 35 personnes dont 20 journalistes placés sous la direction de Bertrand Rault, ancien rédacteur en chef de France 3 Nord-Pas-de-Calais/Picardie. « Nantes 7 est avant tout une télévision d’informations, proche de tous les habitants et à l’écoute de leurs préoccupations » , confie Frédéric Hertz. Au journal télévisé d’une durée de 26 minutes « en multi-diffusion afin de coller au mieux aux habitudes de la population urbaine » s’ajoute un second JT plus court, consacré à l’actualité locale et diffusé à l’heure du déjeuner. La chaîne propose également un magazine thématique et un talk-show, plus un 13 minutes quotidien sur le FC Nantes-Atlantique, propriété de la Socpresse. Les recettes publicitaires ne couvriront pas les 3 millions d'euros de budget annuel. Les quatre ou cinq prochains exercices s’annoncent déficitaires. « Nous sommes persuadés que la télé locale est un média d'avenir. » , plaide pourtant Noël Couëdel qui a pris la tête au printemps 2004 du pôle ouest de la Socpresse après une carrière comme directeur de L'Equipe, créateur d'iTélévision puis directeur de l'information de RTL. Persiste l’inconnue sur ce pôle ouest dont l’avenir est remis en cause par l’arrivée de Serge Dassault à la tête la Socpresse. Les quotidiens Presse-Océan, Le Courrier de l’Ouest et Le Maine Libre pourraient être cédés, avec la télévision locale, à Ouest France.

Télénantes, télé locale de service public

Dotée d’une enveloppe de 1,1 M€, Télénantes, dirigée par Dominique Luneau, ne diffusera pas d’informations locales, mais ira à la rencontre des Nantais via des forums et des tables rondes. « Nous voulons être complémentaires de l'offre télévisuelle existante» , explique Dominique Luneau, le créateur de l'agence de presse API dont il est toujours directeur. Avec une équipe rédactionnelle pilotée par Julien Kostreche (ex-France 5), Télénantes promet « des programmes destinés à surprendre, comprendre, rassembler et mettre en valeur» . Sa grille propose deux grands rendez-vous hebdomadaires multi-diffusés, le premier sur un sujet d'actualité, avec reportages et débat à suivre, le second avec une thématique « culture et société » . Un magazine mensuel pour débattre des grands projets territoriaux ou de faits de société, avec enregistrement public, s’inscrit dans l’ambition de faire de Télénantes « une télévision généraliste, au service des citoyens et de l’intérêt général » . Forte du soutien de la Ville, du département de Loire-Atlantique et de Nantes Métropole, Télénantes se pose en « télévision locale de service public » Pour l'année 2004, la chaîne Télénantes a déjà reçu une subvention de Nantes Métropole s'élevant à 200 000 € «en échange d’une exigence de qualité» .

Avec Nantes 7, Télénantes et TV Rennes, financée également par les collectivités locales, la Bretagne dispose désormais de 3 chaînes de télévision locales.

Ronan Le Flécher

[Publié aussi dans ARMOR MAGAZINE N°420 de janvier 2005]

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