Villes petites et moyennes de Bretagne : L'exemple à suivre
Plomelin/Ploveilh. Suite du journal de campagne de J.C.Perazzi
Redon, Dinan, Carhaix, Pontivy, Landerneau, Châteaugiron, Tréguier… Tout Breton qui se respecte a un faible, un attachement évident pour une ville petite où moyenne, " à taille humaine ". Avec son marché, ses quartiers, ses associations, ses clubs sportifs ; avec aussi le " pays " dont elle fait partie. Un ensemble qui fait le charme de " la vie de province ", comme la qualifient à l'occasion, avec un certain mépris, les habitants des grandes cités. Qui, eux, rêvent parfois de mégapoles.
Comme si le bonheur, était à portée de main de tous les citoyens, riches comme pauvres, blancs ou de couleur, de Tokyo, Mexico, Mumbay, New-York…
Jacques Guillet vient justement de consacrer, aux Éditions Coop Breizh un livre à Auray ( voir notre article ). Nous remettant en mémoire le fait que " le territoire breton se caractérise par un maillage dense de villes moyennes - comme Auray - qui contribue à son équilibre et à son dynamisme ".
Conscients de l'intérêt de l'existence de ce maillage et des cités qui le constituent, des élus bretons ont signé en novembre dernier un « Appel pour l'équilibre urbain de la Bretagne » .
Objet : ouvrir un débat pour attirer l'attention sur les dangers que représente le développement mal ou non maîtrisé des grandes villes. Ce qui, à terme, pourrait provoquer chez nous une déséquilibre entre l'Est et l'Ouest du pays. Et, pour parler crûment, voir un jour naître Rennes et/ou Nantes et le désert breton. Comme s'est constitué Toulouse et le désert Haut-Garonnais.
Toujours d'actualité, ce débat n'est pas nouveau.
Il y a quarante ans, le CELIB (Comité d'Étude et de Liaison des Intérêts Bretons) publiait Bretagne : une ambition nouvelle, (PUF). Un ouvrage d'une étonnante actualité qui proposait des recettes, des solutions de bon sens pour le développement d'une Bretagne pouvant servir d'exemple au reste du pays. Et qui, dans le même temps, dénonçait les écueils, les dérives possibles, notamment dans le domaine de l'urbanisme.
Extrait du chapitre concernant, justement les cités bretonnes. " Il s'agit, tout en acceptant une certaine concentration de l'habitat, de savoir limiter les villes à de justes proportions, de les aménager en fonction de leur environnement ".
Tout était (déjà) dit.
Dans leur conclusion, les signataires de l'Appel évoqué plus haut, notaient aussi " Nous croyons (…) aux logiques du partage et considérons que la Bretagne n'avance que lorsqu'elle est unie, portée par une vision collective et des dynamiques économiques partagées. La Bretagne n'est pas en retard d'urbanisation, mais en avance d'urbanisme ".
Les candidats aux prochaines élections législatives feraient bien de s'inspirer de ce texte pour bâtir leur programme.
Jean-Charles Perazzi