Dans un entretien accordé à Ouest-France (ce jour 29/11, page L.A.), le maire de St-Nazaire nous apprend qu'il amorce son retour vers le PS. C'est d'ailleurs le titre des propos recueillis par Marc Le Duc : ***Joël Batteux : " Les grands partis sont incontournables ". Le maire de St-Nazaire se rapproche du PS "***
Chapeau de l'article : ***Il y a dix ans,Joël Batteux accompagnait Chevènement et quittait le PS. Aujourd'hui, le maire de St-Nazaire se rapproche du PS, et s'en explique***
On reste sur sa faim quant aux explications. Rien à voir avec l'autocritique que l'électeur de base serait en droit d'exiger.
Quand Joël Batteux a quitté le PS, en cours de mandat, pour rejoindre Chevènement, il avait raison et quand il a quitté le MDC, en cours de mandat, il avait raison aussi. Maintenant qu'il s'apprête à quitter l'AGR (association de la Gauche Républicaine), en cours de mandat, pour réintégrer le PS, il a encore et toujours raison. Car s'il admet du bout des lèvres qu'il a amendé sa position sur l'Europe, il se permet quand même de donner des leçons aux socialistes nazairiens : ne vous prononcez pas pour le courant Fabius et affirmez bien haut " qu' on n'est pas parti pour construire une Europe libérale ".
Voilà donc un élu qui a changé deux fois d'étiquette politique en cours de mandat (du PS au MDC et du MDC à l'AGR) , sans en référer à ses électeurs et sans remettre son mandat en cause. Il s'apprête maintenant à changer une troisième fois. " Je n'exclus pas d'adhérer au PS..." , déclare-t-il. Ces retournements de veste successifs sans autocritique sont tolérés par l' électorat et par une opposition de droite qui manque d'unité et de pugnacité. Mais l'absence de sanction pour de telles volte-face offre une image bien grise de la démocratie nazairienne.
On notera que Joël Batteux continue à louer le rôle historique du MDC.
" Notre mouvement (le MDC) est aux racines du mouvement altermondialiste ", dit-il en regrettant que le MDC n'ait pas su structurer cette mouvance.
L'interview se termine par un vibrant éloge de la République et de la Nation. " Je n'ai pas lu grand-chose de neuf, d'innovant, depuis les philosophes des Lumières " avoue, dans un sourire, le conseiller régional Pays-de-la-Loire.